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Ouganda: depuis le confinement, les dures conditions de vie des vendeurs sur les marchés

L’Ouganda est confiné depuis mi-juin face à la nouvelle vague de Covid-19 qui frappe le pays. Parmi les mesures de restrictions, l’interdiction des transports, la fermeture des lieux de culte et des écoles, et le couvre-feu à 19h. Sur les marchés alimentaires, les vendeurs doivent également rester dormir sur place, sur leurs étals, pour éviter la propagation du virus. Des conditions difficiles alors que les clients se font de plus en plus rares. 

De notre correspondante à Kampala,

Sur son étal, Nafika Madina ouvre la bâche qu’elle a installée pour se protéger des regards pendant la nuit. « Je dors ici, sans matelas, sur du bois. J’ai quelques tissus qui me servent de couvertures et des sacs en plastique pour oreillers », dit-elle.

À cause du confinement, très peu de clients peuvent accéder au marché de Nakawa. Les ventes ont largement chuté pour les commerçants. Nafika Madina a perdu la majorité de ses revenus depuis mi-juin. « Le nombre de clients est divisé par trois, les gens ne viennent plus au marché. Comme les transports sont interdits, ils ne peuvent plus se déplacer jusqu’ici », explique Nafika Madina.

Des conditions plus difficiles que lors du précédent confinement

Un peu plus loin, Joseph Wante se prépare à se coucher. Quelques cartons et sacs remplis de paille posés sur le sol lui servent de lit. À côté, sur le bord de la route, un tas de manioc qu’il devra jeter dans la matinée. « Je peux garder le manioc seulement deux jours. Après, il périt. Comme ce tas, arrivé hier. Il est maintenant périmé, personne ne peut l’acheter maintenant. D’habitude, je vends deux camions de manioc par jour et avant même la fin de ma matinée, à 9 heures, j’ai épuisé tout mon stock. Maintenant, vendre le contenu d’un seul camion, c’est presque impossible », déplore-t-il.

Pendant le premier confinement l’année dernière, les vendeurs devaient également passer leurs nuits au marché. Mais pour Joseph, les conditions économiques n’étaient pas aussi difficiles. « Avant le deuxième confinement, on était tout juste en train de se remettre du premier. Certains avaient des crédits. Et nous venions à peine de payer les frais scolaires pour nos enfants. Donc, ce confinement est très difficile », résume Joseph Wante.

« Je dois rester, je n’ai pas le choix »

Tous les soirs, Joséphine s’assoit devant la télévision installée au milieu du marché pour préparer les bananes plantains qu’elle cuisine et vend pendant la journée. Elle s’inquiète de devoir rester encore plusieurs semaines à dormir sur son étale.

« Ces prochaines semaines vont être compliquées. La plupart de mes clients viennent manger le midi au marché, puis repartent travailler, mais ce n’est plus possible avec le confinement. Je dois rester, je n’ai pas le choix, mais ça va être très difficile. »

Malgré les difficultés, Joséphine est bien décidée à rester jusqu’à la fin du confinement, pour pouvoir envoyer un minimum d’argent à ses proches.

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