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En Centrafrique, la crise sécuritaire a encore aggravé l’insécurité alimentaire

En République centrafricaine après l’offensive menée en début d’année par la coalition rebelle de la Coalition pour le changement (CPC) et repoussée aux portes de Bangui, la capitale, c’est désormais la moitié de la population qui se trouve en situation d’insécurité alimentaire, soit un tiers de plus que l’année précédente.

Avec notre correspondant à Bangui, Carol Valade

En Centrafrique plus de 70% de la population vit et dépend de l’agriculture pour sa subsistance dans les zones rurales selon la FAO. Avec la crise sécuritaire, la plupart des paysans n’ont pu travailler au champ cette année. Nous sommes actuellement en pleine période de soudure, les ressources de l’année précédentes sont épuisées, la prochaine récolte sera très mauvaise et la famine guette. Les humanitaires du Programme alimentaire mondial (PAM) et de la FAO tirent la sonnette d’alarme et organisent des distributions de semences et de vivres à la population,

Dans la cour de la mairie du 7e, les sacs de semences déchargés des camions passent de main en main. Des dizaines de personnes attendent patiemment. Vêtue d’un gilet jaune, Arlette Alègnè tient les comptes : « Dans ces sacs, il y a le riz, les courges, le maïs, les haricots et les outils pour cultiver avec. »

Pénurie

La saison des pluies a déjà commencé. Plus que quelques semaines pour semer. « Bien que nous soyons dans une usine, c’est un quartier agricole, explique Joseph Tagbaley, maire du 7e arrondissement. Beaucoup de crises, cela suppose qu’il n’y a pas eu assez de cultures, beaucoup de semences manquent. Donc la position n’est pas florissante. »

L’offensive rebelle a bloqué les voies d’approvisionnement et l’accès aux champs pour les paysans. Desiré Arsène Fedivo de l’ONG Groupement des femmes agro-pastorales (Groufepa), pose la question : « La majorité de la population, qui vit des produits agricoles, s’ils n’ont pas le temps d’aller aux champs, à la pêche, à l’élevage, que vont-ils manger à la maison ? »

Le pays subit donc une pénurie et une flambée des prix, car 70% des denrées sont importées. La situation est bien plus dramatique dans l’intérieur du pays, où il y a 730 000 déplacés. Les humanitaires tentent de leur venir en aide mais l’accès reste très difficile.

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