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Cameroun: libération provisoire pour les deux femmes transgenres condamnées à 5 ans de prison

Loïc Djeukam, connue sous le nom de « Shakiro », et Roland Mouthé, connue sous le nom de « Patricia », croupissaient en prison depuis le mois de février. Elles ont bénéficié d’une libération provisoire.

Shakiro et Patricia avaient été arrêtées pour présomption d’homosexualité en février dernier alors qu’elles mangeaient dans un restaurant parce qu’elles portaient des robes, des talons-aiguilles et étaient maquillées. Elles avaient été condamnées le 11 avril dernier à la peine maximale de cinq ans et de 200 000 francs CFA d’amende en première instance pour « tentative d’homosexualité ».

Les deux femmes transgenres ont finalement été placées en liberté provisoire par les juges lundi 12 juillet à l’ouverture de leur procès en appel devant la cour d’appel du Littoral à Douala.

Explication de l’un de leurs avocats, maître Alice Nkom, qui s’insurge encore une fois sur leurs conditions d’arrestation et de poursuite.

Nous avons préparé une demande de mise en liberté provisoire. La cour d’appel a dit que notre appel est recevable. Ils viennent de délibérer et viennent d’accorder la liberté provisoire, en attendant que la prochaine fois, dont on connaîtra la date ultérieurement, on débatte pour voir si on les relaxe purement, simplement et définitivement. C’est un grand soulagement. C’était tellement injuste, c’était tellement violent, c’était tellement exagéré, excessif qu’on se demande ce qu’ils avaient derrière la tête pour rendre une décision qui, d’ailleurs il faut le dire à haute voix, ne repose sur rien, ni un fait, ni un droit.

Pour des jeunes gens comme ça qui ont moins de 26 ans, qui n’ont jamais été condamnés, qui n’ont rien fait, « tentative d’homosexualité » parce que vous êtes habillés en femme. Alors on suppose que si vous êtes habillés en femme, vous allez attirer des hommes qui vont trouver que vous êtes un homme. Et vous allez commettre l’homosexualité. Ce n’est pas tout à fait comme ça qu’on interprète la loi, qu’on l’applique. »

Peu après sa remise en liberté, Shakiro a posté sur son compte Facebook :

 

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