Au Tchad, le gouvernement autorise pour la première fois la marche de la coalition Wakit Tama, qui est opposée au pouvoir en place. Ce mouvement, qui regroupe des associations de la société civile et des partis politiques entend manifester pour protester contre le risque de confiscation du pouvoir par la junte en place depuis l’annonce de la mort d’Idriss Deby Itno, le 20 avril dernier.
Avec notre correspondant à Ndjamena, Madjiasra Nako
La marche de Wakit Tama est certes autorisée, mais sous certaines conditions. La coalition voulait organiser sa manifestation contre la confiscation du pouvoir ce mercredi 14 juillet, et sur un itinéraire favorable aux marcheurs contre le pouvoir d’Idriss Deby, puis contre celui du Conseil militaire de transition (CMT), au pouvoir depuis la mort de ce dernier.
Mais dans son arrêté de ce 12 juillet, le ministre de la Sécurité publique reporte la marche au vendredi 16 juillet et lui attribue un itinéraire allant du ministère de la Justice au rond-point du Palais du 15 janvier. Un itinéraire sur lequel une marche, autorisée elle-aussi, pour dénoncer les viols et l’impunité des violeurs, s’est déroulée il y’a quelques semaines.
À l’analyse, certains cadres de Wakit Tama estiment qu’en déplaçant le lieu de la marche, le gouvernement cherche à décourager les manifestants qui habitent des quartiers éloignés.
La coalition Wakit Tama réserve donc sa réponse à cette autorisation. Elle la donnera à l’issue de l’assemblée générale extraordinaire que le mouvement a convoquée pour aujourd’hui, mardi.
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