Les Jeux olympiques de Tokyo débutent dans moins de deux semaines, et il a été décidé que la plupart des épreuves se dérouleront à huis clos. Pour athlètes et journalistes étrangers, c’est quarantaine de rigueur, même si l’on est vacciné à 100%. Pour les Japonais, dont seuls 16,8% le sont, il s’agit de minimiser tout risque de contamination et d’explosion du nombre de cas de Covid-19 dans le pays.
De notre envoyée spéciale à Tokyo,
La décision de renoncer aux spectateurs est une première dans l’histoire olympique. Il n’y aura donc personne sur presque tous les sites des Jeux olympiques de Tokyo et sa région, mais pas seulement. Car le gouverneur de la région d’Hokkaïdo, dans le nord du pays, a également décidé d’interdire la présence de spectateurs dans les gradins pendant les matchs de football.
Il a estimé que les restrictions mises en place par les organisateurs étaient insuffisantes et ne permettraient pas de limiter les déplacements de personnes depuis Tokyo, où le nombre de nouveaux cas progresse fortement – environ 900 cas par jour en ce moment.
Réactions mitigées au Japon : le quotidien japonais Nikkei a jugé dans un éditorial que l’interdiction du public ne suffirait pas à enrayer la propagation. Le journal Asahi, sponsor officiel qui a demandé en mai l’annulation des Jeux, a accusé le gouvernement japonais d’essayer de « faire passer à la va-vite » l’événement olympique.
De nombreux athlètes japonais espéraient profiter de l’effervescence d’un stade bondé, mais nombreux sont ceux qui comprennent que des mesures préventives rigoureuses doivent être imposées.
Restrictions nombreuses
Restrictions, règles à suivre de près, les Japonais font attention. L’état d’urgence est réintroduit à Tokyo à compter de ce lundi 12 juillet et se prolongera jusqu’au 22 août. Ce dispositif prévoit surtout des restrictions pour les bars et restaurants : la vente d’alcool est limitée et ils devront fermer plus tôt.
Mais demeurent encore beaucoup de contradictions : pour arriver à Tokyo, il faut faire de nombreux tests PCR pour être certain de pouvoir prendre l’avion. Sauf qu’une fois passé l’immigration, journalistes étrangers et athlètes, pourtant séparés en amont du reste des voyageurs, se retrouvent dans les couloirs de l’aéroport parmi tout le monde.
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Par ailleurs, après les athlètes ougandais, puis les Serbes, c’est un athlète israélien qui a été testé positif à son arrivée à l’aéroport de Tokyo – lui et toute son équipe ont immédiatement été mis en quarantaine. Il y a aussi une suspicion de cas de Covid-19 pour un athlète lituanien arrivé récemment. Donc malgré le dispositif plus que strict en amont, personne n’est à l’abri du Covid-19. Ce qui ne rassurera pas les Japonais qui voyaient déjà ces Jeux d’un mauvais œil.
Droits de sortie restreints
Tous les hôtels, pourtant sur la liste étatique, ne sont pas en règle par rapport aux mesures annoncées. Résulat : il y a une contrainte de sortir pour acheter à manger ou bien se faire tester. Un rappel à l’ordre des autorités expliquant qu’elles avaient eu vent de sorties illégales, qui peuvent signifier un retour par le premier avion dans votre pays, a toutefois déjà été envoyé aux étrangers venus pour les JO. Quinze minutes pour faire des courses : une nouvelle contradiction, puisque la quarantaine interdit de se rendre dans des magasins publics.
Mais ces quinze minutes sont suffisantes en revanche pour se rendre compte que la saison des pluies commence à passer pour laisser place à une chaleur et un taux d’humidité assommants. La capitale japonaise est en proie tous les étés à une forte canicule. La météo est un facteur à prendre en compte pour la performance des athlètes, qui vont commencer leurs épreuves dans deux semaines, sous des températures ressenties approchant les 40° C.
C’est pour cela que certaines épreuves ne se dérouleront pas à Tokyo où la canicule pourrait faire rage, mais elles sont délocalisées dans le nord, comme le marathon ou bien le football, à Sapporo sur l’île d’Hokkaido.