La troisième vague de Covid-19 en Afrique n’a pas encore atteint son pic d’infection, mais déjà, cette vague est pire que la précédente selon l’OMS, qui s’inquiète de la propagation du variant Delta. Le dispositif Covax censé distribuer des vaccins aux pays pauvre est cependant à l’arrêt.
Près de 251 000 nouveaux cas ont été détectés la semaine dernière en Afrique, c’est 20% de plus que la semaine précédente. En parallèle, le continent fait toujours face à une pénurie de vaccins. Le dispositif Covax, piloté par l’OMS, censé distribuer des doses aux pays pauvres est un échec, seulement 25 millions de doses ont été distribuées en Afrique pour 1,3 milliard d’habitants et moins de 2 % de la population africaine est totalement vaccinée contre 25 % à l’échelle mondiale.
En mai et juin, les livraisons du vaccin AstraZeneca, fabriqué en Inde, étaient à l’arrêt. Or, c’est principalement sur ce vaccin que le système Covax se repose depuis le début de la pandémie pour les distribuer en Afrique. « Les délais de livraison actuels sont dus à la grave situation épidémique en Inde et au fait que les doses produites par le Serum Institute of India ont été détournées pour être utilisées localement alors qu’elles étaient destinées au système Covax, explique Aurélia Nguyen, la directrice générale de Covax. Nous sommes en pourparlers avec le gouvernement et le Serum Institute et on table sur une reprise des livraisons à la fin de l’année ».
Cette pénurie a poussé l’OMS et Covax à changer de stratégie en se diversifiant pour se tourner vers d’autres vaccins. « Nous avons maintenant le choix entre neuf vaccins ou candidats vaccins. Si un fabricant ne peut pas nous livrer, nous pourrons compenser avec l’un de ces nouveaux fabricants, détaille Aurélia Nguyen. Cela nous rend confiants dans notre capacité à assurer les prévisions et de livrer 520 millions de doses de vaccins d’ici à la fin de l’année ».
En attendant le début des livraisons à partir du mois de septembre, Covax compte sur les dons de vaccins de la part de pays riches et appelle à accélérer les campagnes de communication en faveur de la vaccination. Avec le manque de doses, la méfiance reste l’autre grand frein à la vaccination sur le continent.