L’organisation Sea-Watch a porté plainte à Agrigente, en Sicile, contre la garde-côte libyenne pour tentative de massacre en mer sur 63 migrants. Les faits remontent au 30 juin et ont été filmés par les humanitaires. Après la violence en mer, le casse-tête juridique.
Avec notre correspondante à Rome, Anne Tréca
La justice italienne peut-elle poursuivre des garde-côtes libyens pour un crime commis dans la zone de secours maritime confiée aux Maltais ? C’est la question posée par le parquet d’Agrigente à ses autorités de tutelle.
Pour étayer sa plainte, l’ONG allemande Sea-Watch a déposé la vidéo publiée il y a six jours sur les réseaux sociaux. Le film est pris d’avion. On y voit une vedette des garde-côtes libyens attaquer un bateau de migrants navigant vers l’Italie essayer de l’éperonner, tirer avec des armes à feu – on voit bien les impacts de balle dans l’eau – et lancer des projectiles, affirme Sea-Watch.
Le parquet d’Agrigente avait en son temps refusé d’incriminer Carola Rackete, la capitaine du Sea-Watch qui avait forcé l’ouverture d’un port en Italie. Il est connu pour être sensible à la question du mauvais traitement des personnes qui traversent la Méditerranée. S’il reçoit le feu vert de Rome, il ne lâchera pas l’affaire. D’autant que la vedette en cause aurait été selon Sea Watch offerte par l’Italie à la garde-côte libyenne il y a 4 ans.
La parole est maintenant aux juristes. L’opinion, elle, est alertée. La vidéo tournée par Sea-Watch est glaçante.
Les 63 migrants visés par les militaires libyens sont finalement arrivés sur l’île de Lampedusa.
Yesterday #Seabird witnessed a brutal attack by the so-called Libyan Coast Guard deep in the Maltese SAR zone. Our video shows: Shots have been fired in the direction of the boat, the so-called Libyan Coast Guard tried to ram the boat several times and threw objects at people. pic.twitter.com/0C2YSmcPoO
— Sea-Watch International (@seawatch_intl) July 1, 2021