Le Burkina Faso va créer un label pour le poulet bicyclette. Les ministères du Commerce et des Ressources animales l’ont annoncé cette semaine. Le poulet est l’une des viandes les plus consommées par les ménages burkinabè. Rien qu’à Ouagadougou, ce sont 80 000 têtes de poulets qui sont utilisées chaque jour. Mais le poulet bicyclette subit la rude concurrence des poulets importés, d’où la nécessité d’un label.
Bien que le Burkina produise 50 millions de têtes de poulets par an, il n’arrive pas à satisfaire sa demande nationale. Certains producteurs se tournent alors vers des poulets de chair importés, ou bien croisent des espèces pour produire un poulet hybride.
Avec ce label, le Burkina entend promouvoir son poulet local. Le Dr Tegwende Modeste Yerbanga, ministre des Ressources animales explique : « Le poulet bicyclette est très prisé par les consommateurs dans la sous-région. Cela avait également suscité auprès des acteurs de production locale un phénomène de compétition pour pouvoir créer une différence par rapport aux poulets importés ou poulets de race. Le label va aussi créer de la valeur ajoutée pour ces ménages qui en font une activité permanente ».
Un poulet local met quatre à cinq mois pour atteindre son poids de vente. Les poulets de race, eux, n’ont besoin que de 45 jours. Ils sont donc bien plus rentables.
Seynou Ouedraogo est éleveur avicole dans la province de la Sissili au Sud du pays. « Aujourd’hui, le marché burkinabé est envahi par les bleus de Hollande, les coquelets, les poulets qui viennent du Ghana et de la Côte d’Ivoire ou d’ailleurs. Et donc le label du poulet bicyclette va donner de la valeur ajoutée à notre volaille. »
Parmi les critères pour obtenir le label, ont été retenus: la race de l’animal, une utilisation modérée de produits vétérinaires, une alimentation en partie faite de résidus alimentaires et un espace de plein air.
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