Plus d’une semaine après la chute de la capitale régionale du Tigré, Mekele, la situation militaire est encore incertaine dans la province. Une partie du territoire fait encore l’objet de combats et la diplomatie occidentale s’efforce d’empêcher qu’ils ne se répandent au-delà des frontières régionales. Les États-Unis et l’Union européenne, à cet égard, ont multiplié les interventions ces dernières 24 heures.
Le secrétaire d’État américain et le Premier ministre éthiopien se sont parlés au téléphone, mardi, alors que les relations entre les deux pays restent tendues. Et si l’Éthiopie n’a pas fait de commentaire après l’échange, Antony Blinken a, lui, appelé les belligérants à « s’engager à un cessez-le-feu négocié immédiat et indéfini », ce qui vise particulièrement les Tigréens, qui le refusent pour l’instant.
Comme le Conseil de sécurité de l’ONU, le chef de la diplomatie américaine a aussi appelé à un « retrait complet des forces érythréennes et amharas du Tigré », à un accès humanitaire sans entrave, à un « processus transparent » pour punir les auteurs de crimes, à un « dialogue politique » pour stopper la désintégration de la fédération. Mais il a aussi, et c’est nouveau, affirmé qu’à ses yeux, « ni les frontières intérieures ni extérieures de l’Éthiopie » ne devraient être « modifiées par la force ou en violation de la Constitution », ce qui s’adresse là aussi à l’ancien rébellion du Tigré, tentée par le sécessionnisme.
À Bruxelles, le Commissaire européen à la gestion des crises Janez Lenarcic a tenu un langage similaire sur le cessez-le-feu. Mais pour lui, l’urgence est d’abord humanitaire. Devant le Parlement européen, il a accusé l’Éthiopie « d’utiliser la faim comme une arme de guerre ». « Ce n’est pas un cessez-le-feu, a-t-il clamé, c’est un état de siège. »