Le royaume chérifien va investir 3,3 milliards de dollars (1 824 milliards de francs CFA) dans la capitale du Niger. Il s’agit d’un partenariat public-privé qui concerne plusieurs projets industriels et d’infrastructures à Niamey. À la manœuvre, le groupe marocain Ymmy Finance Holding.
Présenté comme pharaonique à Niamey, l’accord d’investissement signé le 3 juillet 2021 entre les autorités de la capitale nigérienne et Ymmy Finance Holding englobe six projets d’envergure. Ils seront réalisés durant les huit prochaines années, selon le président du groupe marocain, Ahmed Lotfi.
Pour lui, cet investissement sera rentable. « C’est un pays qui est dans une courbe ascendante de développement. Nous savons aussi que les ressources du Niger vont tripler, voire quadrupler dans les trois années à venir. C’est le moment de s’installer », explique-t-il.
Ahmed Lotfi s’attend donc à un retour sur investissement important. C’est l’aboutissement « de deux ans de pourparlers » avec le groupe marocain, a indiqué Oumarou Dogari, le maire central de Niamey.
Changer le visage de Niamey
Pour la capitale nigérienne, la modernisation prévue va changer son visage, avec la construction d’un complexe agro-alimentaire (embouche du bétail, culture fourragère, abattoir, transformation de viande, filière lait et aviculture), la naissance d’une « ville nouvelle » avec près de 37 000 logements sociaux et un centre commercial. Le tout sur une superficie de 1 050 hectares, c’est l’équivalent de plus de 1 000 terrains de football, comme celui du stade de Niamey.
D’autres projets s’inscrivent dans le futur, comme la réalisation prévue d’une « smart city » ou « ville connectée » le long des rives du fleuve Niger, l’installation de 20 000 lampadaires solaires fabriqués au Maroc ou encore la construction d’une zone industrielle de 200 hectares destinée à l’exportation.
Renforcement des investissements marocains au Niger
Le Maroc est déjà présent au Niger via notamment le secteur bancaire. Le groupe de la Banque centrale populaire a pris en 2017 le contrôle de la Banque internationale pour l’Afrique (BIA-Niger), devenant ainsi la deuxième institution bancaire du pays.