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L’Algérie s’ouvre aux investissements étrangers pour favoriser la diversification de l’économie

Un « nouveau pacte des entreprises », c’est l’une des conclusions du Forum annuel du Conseil français des investisseurs en Afrique qui s’est tenue la semaine dernière (1er juillet 2021) à Paris, en présentiel et en virtuel. Un nouveau pacte pour favoriser la relance économique après la pandémie de Covid-19. Partout dans le monde, les pays ont dû s’adapter, parfois en tâtonnant, à la crise sanitaire afin d’en limiter l’impact sur l’économie. 

Parmi les multiples personnalités politiques et économiques au Forum du CIAN sur « la contribution des entreprises à la relance économique », il y avait une délégation algérienne représentant le monde des affaires. « Nous sommes là pour affirmer que l’Algérie est revenue, avec sa position géostratégique, affirme Reda Tir, le président du Conseil économique, social et environnemental. C’est la porte de l’Afrique, elle est proche de l’Europe. L’Algérie dispose d’énormes ressources naturelles qu’il faut exploiter et nous sommes ouvert au partenariat avec les Européens et n’importe quelle entreprise. »

L’Algérie est en train de faire une refonte générale de son système financier et de son système fiscal. Des évolutions que les investisseurs suivent de près. Un pays plus que jamais conscient de sa dépendance aux hydrocarbures, explique Reda Tir.

« Finie la rente des hydrocarbures pour nous. Maintenant il y a une vraie politique de diversification économique, à travers la suppression de la règle des 51/49 qui concernait l’actionnariat étranger en Algérie [NDLR : auparavant, aucun investisseur (ou groupement d’investisseurs) étranger n’avait le droit de détenir plus de 49% des actions d’une entreprise]. Maintenant il y a des créneaux qui sont ouverts totalement aux étrangers, tels que l’agriculture, le tourisme et d’autres secteurs, énumère-t-il. En dehors des trois secteurs stratégiques que sont les mines et l’énergie, l’industrie pharmaceutique, et le transport sur quelques segments, le tout est ouvert pour n’importe quel investisseur étranger, pour pouvoir créer de la valeur en Algérie. »

L’énergie, un domaine stratégique

Une évolution spectaculaire de la loi sur l’investissement, des groupes étrangers pouvant détenir entièrement les actions de leurs filiales en Algérie dans certains secteurs. L’un des trois domaines stratégiques peu ouverts aux investisseurs étrangers, c’est celui de l’énergie. Mais comme le pays est l’un des plus électrifiés en Afrique, la Sonelgaz, la Société algérienne de production, de transport et de distribution de l’électricité et du gaz par canalisation, partage son expérience avec d’autres pays du continent.

« L’Algérie à travers Sonelgaz travaille déjà avec beaucoup de pays africains. Notre pays est électrifié à 98%, nous avons le gaz qui pénètre à 65% par canalisation, ainsi que du gaz méthane et butane pour le reste. Nous sommes parmi les rares pays, pas seulement en Afrique mais dans le monde, qui disposent et qui donnent les deux énergies en simultané aux citoyens. Nous sommes donc sur un modèle énergétique de confort, explique Chaher Boulakhras, le PDG de Sonelgaz. Maintenant, si j’ai une approche à donner en toute humilité, je dirais qu’il faut le modèle énergétique le mieux optimal : agir à la fois sur la consommation et sur la production, éviter le gaspillage en travaillant sur les aspects des pertes, travailler sur les aspects de tarifs bien élaborés, incitatifs et sur le modèle de production et travailler sur les sources diversifiées. »

Même si le pays n’est pas en pointe en Afrique en matière de l’exploitation de l’énergie solaire, l’Algérie a développé des mini-réseaux avec d’autres sources d’énergie, le gaz notamment, pour alimenter toutes ses localités isolées dans le désert.

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