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Conflit au Tigré: Abiy Ahmed vante sa puissance militaire malgré les avancées du TPLF

La guerre du Tigré se poursuit avec un fossé, toujours béant, entre les rebelles du TPLF qui ont repris une grande partie de cette région du nord de l’Éthiopie et le gouvernement fédéral. Le TPLF a listé des exigences avant d’accepter un cessez-le-feu et des négociations avec Addis-Abeba. Le Premier ministre s’est exprimé, ce lundi 5 juillet, devant le Parlement. Ses propos montrent qu’on est encore loin d’un dialogue entre les deux camps.

Avec notre correspondant à Nairobi, Sébastien Németh

Devant la Chambre des représentants, Abiy Ahmed a maintenu le cap, estimant que l’armée avait encore la capacité de se battre, que le retrait des troupes n’était pas une débandade, comme certains le disent, mais qu’il avait été réalisé en trois phases étalées en un mois. Donc, une manœuvre planifiée de longue date. Une position officielle maintenue coûte que coûte alors que vendredi, le TPLF a fait parader des centaines de soldats fédéraux prisonniers.

Malgré l’image désastreuse renvoyée par le défilé de ses soldats vaincus, le Premier ministre a présenté l’opération militaire comme un succès, notamment parce que « les armes prises au Commandement Nord ont été récupérées », que « les effets des tentatives pour diviser la société ont été atténués » et enfin parce que les leaders de la « clique criminelle », comme il l’appelle, ont été interpellés.

Là encore, des déclarations alors que le chef du TPLF, Debretsion Gebremichael, a réapparu ce week-end à Mekele, promettant que les rebelles reprendraient tout le Tigré.

Main tendue, dialogue de sourds

Le chef du gouvernement continue à accuser le mouvement d’être seul responsable de la situation, notamment parce qu’il avait mobilisé ses forces irrégulières pour siphonner les ressources, mobilisé des éléments à l’intérieur du pays pour déstabiliser l’Éthiopie. Bref, pour Abiy Ahmed, l’État fédéral a été entraîné, contre son gré, dans le conflit.

Le chef du gouvernement continue néanmoins de tendre la main, disant qu’il n’avait « pas la volonté de s’engager dans un conflit ». Sauf qu’il n’a pas dit un mot sur les exigences des rebelles avant un cessez-le-feu. Le dialogue de sourds continue donc entre les deux camps.

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