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Éthiopie: le leader du Tigré Debretsion Gebremichael sort de son silence

Le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres a appelé le gouvernement éthiopien et les rebelles tigréens à mettre en place un véritable cessez-le-feu. La région du nord de l’Éthiopie est de nouveau sous contrôle des Forces de défense du Tigré (TDF) depuis mardi dernier, mais les combat continuent et l’aide humanitaire est quasiment gelée. Dans ce contexte, le leader tigréen Debretsion Gebremichael est sorti de son silence dans une interview au New York Times.

Avec notre correspondant à Addis-Abeba, Noé Hochet-Bodin

En raison du blackout des télécommunications et de l’électricité, l’interview de Debretsion Gebremichael s’est déroulée dans le noir. Après son retour en héros dans la capitale provinciale Mekele, l’ancien président de la région et président du TPLF (Front de libération du peuple du Tigré) dresse un bilan de ces huit mois de guerre. Un bilan personnel tout d’abord. « Je ne pensais pas en sortir vivant », avoue-t-il, accusant au passage les Émirats arabes unis d’avoir déployé des drones pour épauler les armées éthiopienne et érythréenne.

Puis, dans un discours aux accents volontiers sécessionnistes, il pose la question de l’avenir du Tigré au sein de l’Éthiopie. « La confiance a été rompue. Pourquoi devrions-nous rester ? », demande-t-il.

Commentant la reprise de la région, il assure que les Tigréens vivaient « en enfer » et qu’« ils peuvent désormais respirer ».

Blocus humanitaire

Cependant, la communauté internationale s’inquiète de ce qui ressemble de plus en plus à un blocus humanitaire imposé sur la région. En effet, aucun avion ni aucun camion n’ont pu approvisionner la province depuis lundi dernier.

Bien que les forces tigréennes aient publiquement annoncé qu’elles voulaient collaborer avec les ONG, une travailleuse humanitaire révèle que très peu de progrès ont été faits jusqu’à présent.

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