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Maroc: vulgarisation du rapport sur le nouveau modèle de développement

Après des mois d’explications du nouveau modèle de développement du Maroc à l’intérieur du royaume chérifien, le président de la Commission spéciale chargée de le mettre  en musique était à Paris le week-end dernier (le 26 juin 2021), pour échanger avec les Marocains expatriés autour du rôle qu’ils jouent pour leur pays d’origine. 

La diaspora marocaine représente un potentiel important qu’il faut mobiliser pour le développement.

Marc Mohamed Benmarraze est président du Conseil des experts marocains du monde, fondé et installé en France. Il explique que ce Conseil est « un think tank, dont la mission principale est de produire des contributions sous forme d’études et de propositions ; en somme, apporter au Maroc l’expertise mondiale des Marocains de haut niveau installés aux quatre coins du monde, pour impulser des politiques publiques, privées, sociales, environnementales, etc. »

Le Conseil des experts marocains du monde dit s’inscrire pleinement dans une société civile forte dont a besoin le pays pour se développer.

Une société marocaine en pleine crise de confiance

Du point de vue intérieur, le rapport de la Commission spéciale sur le modèle de développement du Maroc (à consulter ici) a fait un constat d’une société marquée par de profondes inégalités. Une société donc divisée, traversée de contradictions et de ressentiments. Bref, qui vit une crise de confiance, précise Chakib Benmoussa, président de cette Commission spéciale.

« Il était déjà nécessaire de bien comprendre les raisons de cette crise de confiance. Et on renvoie à trois grandes catégories de raisons. D’abord des services publics, qui en termes de qualité ne jouent pas tout à fait leur rôle par rapport aux promesses, que ce soit en termes d’éducation, de santé, de transport et qui ne donnent pas une chance équitable aux acteurs… »

Pour Chakib Benmoussa, la crise de confiance « affaiblit la capacité à se projeter pour construire l’avenir ».

« Tous les pays qui ont “décollé” l’ont voulu très fort ! »

L’humain est au cœur de ce modèle de développement – « une première » –, mais pour Rachid Benzine, membre de la Commission spéciale sur le modèle de développement du Maroc, une gestion optimale de l’État est primordiale.

« Toute la question au niveau de l’État, c’est comment être à l’écoute à la fois de la société civile et lui donner du pouvoir. C’est-à-dire qu’il y a un risque de partager le pouvoir. Et si ce risque-là n’est pas suffisamment pris, ce sera très difficile d’articuler ce nouveau modèle. La question aujourd’hui, c’est vraiment cette articulation entre des décisions, une vision et en même temps une pression qui doit être très importante, parce qu’elle crée fondamentalement cet équilibre pour reconsidérer les citoyens, pour leur donner la possibilité de pouvoir se réaliser et aussi de pouvoir expérimenter. Car selon les territoires, la réalité n’est absolument pas la même. »

Autre membre de la Commission spéciale sur le modèle de développement du Maroc, Hamid Bouchikhi, lui, insiste sur la dimension psychologique du développement. « Tous les pays qui ont décollé l’ont voulu très fort ! Je pense qu’aujourd’hui au Maroc, nous sommes en train de vivre ce déclic et les travaux de la Commission sont un moment dans ce déclic. Ce changement un peu de perspectives sur qui nous sommes et notre potentiel est en germe. La Commission est là pour le cristalliser. »

Le rapport de la Commission spéciale préconise une forte décentralisation, mais pour la réussite du nouveau modèle de développement du Maroc, il faudra aussi une importante réorganisation de l’action publique et des gestionnaires bien formés et bien accompagnés.

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