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Afrique du Sud: après sa condamnation, les partisans de Jacob Zuma se mobilisent

L’ancien président sud-africain a été condamné, mardi 29 juin 2021, à 15 mois de prison pour outrage à la justice. Depuis, sa fondation et ses supporters remettent en question le verdict de la Cour constitutionnelle. L’ex-chef de l’État, poursuivi dans d’autres affaires de corruption, a jusqu’à dimanche pour se rendre à la police.

Il ne reste plus que trois jours à Jacob Zuma pour se rendre à la police et ses soutiens ont commencé à contre attaquer à commencer par sa fondation. Dans un communiqué mercredi soir, elle juge la condamnation de l’ex-président non conforme à la Constitution. Car la Cour constitutionnelle a été directement saisie dans cette affaire, il n’y a pas eu de procès. Jacob Zuma n’a pas pu faire appel et a été privé de son droit de se défendre.

Sa fondation dit étudier le dossier. Elle estime que les juges de la plus haute cour du pays ont laissé parler leur sentiment et leur colère. Ce matin l’actuelle médiatrice de la République, Busisiwe Mkhwebane, qui a été nommée par Jacob Zuma, a également remis en cause le verdict de la Cour constitutionnelle.

Autre soutien, les fils de l’ancien président ont fait plusieurs sorties médiatiques :  interviews, messages sur les réseaux sociaux. Ils tentent de faire monter la colère de ses partisans. Sans que l’on sache où Zuma se trouve, ses soutiens ont d’ailleurs commencé à se réunir devant sa maison dans la province du KwaZulu-Natal.

Mobilisation devant la maison de Zuma

« Qu’est-ce qu’il te prend de toucher à Zuma, t’as bu ou quoi ? » ont chanté en zoulou des régiments armés de bâtons et de boucliers lors d’une démonstration guerrière devant la maison de Jacob Zuma. Des militants de l’ANC, rejoints par des chefs religieux et des régiments zoulous au son de chants guerriers : les supporters de l’ancien président semblent déterminés à le protéger jusqu’au bout, rapporte notre correspondant, Romain Chanson.

« Il faudra d’abord me tuer », avait déclaré Edward, l’un de fils Zuma dans le cas où son père serait arrêté. Interrogé par les médias locaux, un responsable de l’ANC dit vouloir être un rempart sur la route qui mène Zuma à la prison. « Nous serons présent devant cette porte, pour le protéger et même l’empêcher de se rendre s’il décide de se soumettre à cette décision de justice. »

Habillés de treillis militaires, les vétérans de l’ancienne branche armée de l’ANC protègent la demeure de Jacob Zuma. Le porte-parole des vétérans Carl Niehaus met en garde contre une journée de violence. « Nous sommes dans une situation très dangereuse, sur le fil du rasoir. C’est pourquoi on ne cesse de répéter que les gens sont très en colère et qu’il pourrait y avoir de la violence même si nous ne faisons pas l’apologie de la violence. »

D’après le Carl Niehaus, le scénario à l’étude est que la police vienne à la rencontre de Jacob Zuma dimanche. L’autre possibilité est qu’il se rende au commissariat désigné le plus proche, à une heure en voiture de son domicile.

La riposte est donc en train de s’organiser alors que cette affaire risque de déchirer un peu plus l’ANC. Le parti au pouvoir est déjà miné par des guerres de factions et l’ancien président y compte encore de nombreux soutiens.

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