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Burkina Faso: après le remaniement ministériel, l’heure est aux explications

Au Burkina Faso, première réunion du gouvernement remanié. Les membres du gouvernement ont effectué leur première prise de contact ce jeudi 1er juillet, quelques heures après l’annonce de la nouvelle équipe. Le chef du gouvernement a saisi l’occasion pour fournir des explications sur les raisons de ce remaniement et la mission qui attend la nouvelle équipe.

Avec notre correspondant à Ouagadougou, Yaya Boudani

L’heure n’était pas aux longs discours, mais aux explications. Christophe Dabiré, le Premier ministre, le reconnaît, ce remaniement est une conséquence des récentes attaques contre les populations à Solhan et contre la police à Barsalogho. « Cela a permis de mettre en évidence un certain nombre de dysfonctionnements au niveau de notre dispositif de défense et de sécurité. », a expliqué le Premier ministre.

Le président du Faso a décidé de conserver le portefeuille de la Défense nationale pour une réorganisation de tout l’appareil sécuritaire, selon le chef du gouvernement. « Il prend la responsabilité de gérer désormais la Défense nationale pour pouvoir procéder à une réorganisation interne de l’ensemble des structures chargées de la défense et de la sécurité. Il a décidé d’avoir à ses côtés un officier qui devrait lui permettre de gérer les questions opérationnelles de la défense nationale. »

À lire aussi Burkina: remaniement gouvernemental, les ministres de la Défense et de la Sécurité limogés

Le Premier ministre Christophe Dabiré assure que la principale mission de son équipe, c’est la reconquête de tout le territoire national et le retour des populations dans leur village : « Nous allons procéder à cette distribution du dispositif sécuritaire au niveau national et faire en sorte que notre volonté de réoccuper le terrain pour permettre aux personnes déplacées internes de pouvoir retourner sur leur territoire, que ce retour-là puisse se faire dans de bonnes conditions. »

Concernant les manifestations prévues par l’opposition, le chef du gouvernement estime que cela fait partie du jeu démocratique, mais quand le pays est en danger, il faut savoir se donner la main pour combattre l’ennemi. « L’opposition peut organiser des marches et des rassemblements, mais est-ce le moment », s’interroge-t-il.

Un remaniement ne suffit pas, pour l’opposition

Mais l’opposition entend maintenir son appel à manifester, car changer de ministre ne suffit pas, il faut des résultats selon Eddie Komboïgo, chef de file de l’opposition. « Nous ne demandons pas de saquer qui que ce soit, nous demandons des mesures qui ramènent la paix. Nous marchons pour protester contre la mal-gouvernance du président Kaboré mais également pour soutenir les forces de défense et de sécurité et en compassion avec les personnes déplacées. C’est pourquoi nous devons réussir cette marche dans les 45 provinces », justifie Eddie Komboïgo.

Pour Guy Hervé Kam, coordonnateur du mouvement de la société civile Sens, il faut au contraire laisser une chance aux efforts du gouvernement. « Le plus important dans pareille situation, c’est l’unité nationale. Tous les Burkinabè sont d’accord qu’il faut un signal fort, un signal est donné et à partir de ce moment, il est peut-être de la responsabilité de la classe politique notamment, de ne pas manipuler les questions sécuritaires à des fins politiques. Je pense qu’il faut donner toutes les chances à ce remaniement de produire ses effets », estime  Guy Hervé Kam.

Dimanche, plusieurs manifestations de colère contre l’insécurité avaient eu lieu à Dori, Kaya et Titao, dans la région Centre-Nord et celle du Sahel.

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