Première réponse du gouvernement éthiopien après la reprise du Tigré par les Forces de défense du Tigré (TDF). À Addis-Abeba, le Premier ministre Abiy Ahmed et son gouvernement minimisent les pertes. Selon lui, ses troupes ont quitté le Tigré de sa propre volonté et pour se pencher sur de nouvelles priorités.
Avec notre correspondant à Addis-Abeba, Noé Hochet-Bodin
Le ministère des Affaires étrangères et l’état-major de l’armée refusent de parler de défaite militaire. Répondant à une question concernant une éventuelle défaite des soldats éthiopiens sur le champ de bataille, un porte-parole de l’armée éthiopienne a qualifié cette déclaration de ridicule.
Selon lui, l’armée fédérale n’a pas connu la défaite. Elle s’est retirée du Tigré parce qu’elle l’a choisi, parce que Mekele, la capitale provinciale, n’a plus d’importance stratégique et enfin parce que les forces tigréennes ne sont plus une menace.
Pertes militaires importantes
Alors que de nombreux observateurs font part de pertes militaires importantes et de prisonniers de guerre, le porte-parole a balayé ces déclarations d’un revers de main. L’armée a d’autres priorités, selon lui, notamment la défense de ses frontières et la protection du Grand barrage de la Renaissance.
Interrogé sur les forces tigréennes, il a minimisé leur importance et leur pouvoir, ajoutant qu’il ne négocierait jamais avec ceux qu’il nomme des « terroristes ». D’ailleurs, ajoute-t-il, s’il fallait reprendre Mekele, « nous en serions capables dès la semaine prochaine ». Mardi, le Premier ministre Abiy Ahmed allait dans le même sens. Précisant que ce retrait militaire allait en fait accoucher d’une seconde victoire pour l’Ethiopie. Victoire dont il n’a pas préciser la nature.
Négociations à venir ?
Cependant, c’est bien d’un fiasco militaire de l’armée éthiopienne dont parle la communauté diplomatique et humanitaire. Après la défaite, sera-t-il question de négociation politique entre les différentes parties ? Peut-être selon les forces tigréennes qui demandent au préalable un départ total des Erythréens et un rétablissement des télécommunications par le gouvernement éthiopien
Cette dernière demande est appuyée par les Etats-Unis, qui demandent aussi un accès libre et sécurisé pour les organisations humanitaires, alors que la région compte probablement 900 000 personnes en situation de famine selon l’administration Biden.
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