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Covid-19 en Ouganda: la population ressent dèjà les effets du nouveau confinement partiel

En Ouganda, les conséquences économiques du nouveau confinement partiel qui a commencé ce week-end se font déjà ressentir pour une partie de la population. Depuis le samedi 19 juin et pour une durée de 42 jours, tout transport, public ou privé est interdit, les lieux de culte fermés et le couvre-feu décalé à 19h au lieu de 21h. Parmi les plus touchés, les moto-taxis ou « boda boda » qui circulent partout dans Kampala. Interdiction pour eux de prendre des passagers : ils ne peuvent désormais travailler qu’avec des livraisons. Une perte de revenu considérable pour la majorité d’entre eux.

Avec notre correspondante à Kampala, Lucie Mouillaud

Couché sur sa moto, Chris attend depuis le début de la journée entouré d’une dizaine d’autres bodas bodas, les mototaxis ougandais : « Ils disent qu’on peut faire des livraisons, raconte-t-il, mais on n’en trouve jamais. Alors on reste ici tous ensemble pour passer le temps, jusqu’à l’approche du couvre-feu, puis on rentre chez nous. »

Très peu ont réussi à effectuer des livraisons pour remplacer leurs clients. Peter se sent plus chanceux que les autres : il transporte cinq colis de bananes plantains par jour. Mais il a perdu trois quart de ses revenus habituels : « Avec les 5 000 shillings (environ un euro) que je gagne maintenant au lieu de 20 000 shillings (environ 4 euros), c’est difficile, je les dépense en une journée, entre la nourriture et le charbon que je dois acheter. »

« C’est si dur »

De nombreux Ougandais et notamment des bodas bodas ne se sont jamais entièrement relevés après le premier confinement de mars 2020. C’est le cas de Nelson, lui aussi mototaxi : « Pendant le premier confinement, je ne travaillais pas mais j’avais quelques économies. Mais depuis, les affaires n’ont jamais redémarré à 100%, je n’ai plus d’argent, et maintenant il y a ce nouveau confinement. C’est pour cette raison que c’est si dur. »

Pour les autres travailleurs, l’arrêt des mototaxis et des transports en commun a eu de graves conséquences : certains ne peuvent plus aller travailler, alors que d’autres marchent parfois pendant des heures pour continuer leurs activités.

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