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ENVIRONNEMENT

RDC : des ONG dénoncent l’octroi « illégal » de concessions de forêt à l’entreprise Tradelink

Plusieurs ONG dénoncent l’octroi « illégal » d’immenses concessions de forêt primaire à une seule et même entreprise. Des contrats signés en septembre dernier par Claude Nyamugabo, ex-ministre de l’Environnement, mais qui n’ont été rendus publics sur le site du ministère qu’en mars. En étudiant ces contrats, les défenseurs de la forêt en RDC ont constaté plusieurs irrégularités. Et ils demandent leur annulation,

C’est un territoire grand comme la moitié du Burundi : 1 370 000 hectares de forêt primaire située dans le centre-nord de la RDC. Les six concessions forestières réparties entre les provinces de la Tshuapa et de la Tchopo sont toutes attribuées à la même société Tradelink domiciliée à Lubumbashi. Or, le code forestier congolais limite à 500 000 hectares la superficie maximale de forêt pouvant être octroyée à un seul concessionnaire.

Autres préoccupations des défenseurs de l’environnement : sur le plan juridique, plusieurs dispositions légales ne sont pas respectées. La somme versée par l’entreprise à l’Etat n’est pas publiée. La preuve que les communautés locales ont été consultées non plus.

Deux ONG congolaises, la Codelt et Océan dénoncent des contrats illégaux qui viennent s’ajouter à d’autres déjà conclus l’an dernier. « C’est une superficie qui s’ajoute à une autre qui a précédé, explique Augustin Mpoyi avocat en droit de l’environnement. On est là à la troisième vague de concessions illégales qui ont été attribuée et donc au total, en une seule année, 2020, ce ministre aura attribué 4 millions d’hectares de forêt en toute illégalité. »

Les deux ONG ont déposé un recours pour demander l’annulation des contrats, des contrats – sur le papier –  de préservation de la forêt. Mais Irene Wabiwa Betoko de Greenpeace Afrique doutent des motivations écologiques de la société Tradelink. « Ce que réellement ces forêts seront-elles vouées à la conservation ? Car l’un des actionnaires de cette société Tradelink a fait carrière dans les mines, le pétrole et l’exploitation du bois. Donc il n’a aucune expérience dans la conservation, c’est plutôt quelqu’un qui est dans les affaires d’exploitation. »

Le recours administratif a été déposé le 9 juin, la nouvelle ministre de l’environnement Eve Bazaïba a trois mois pour y répondre.

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