Une manifestation contre les violences policières a mobilisé une centaine de personnes issues de la société civile ce vendredi 18 juin à Tunis, faisant suite à d‘autres protestations qui ont eu lieu dans la capitale cette semaine.
Avec notre correspondante à Tunis, Lilia Blaise
Sous un soleil de plomb, des jeunes revendiquent leur droit à manifester et à s’exprimer. L’avenue Bourguiba, est quadrillée par la police qui est aussi visée dans les slogans
Mahdi Jelassi, président du syndicat des journalistes explique que cette manifestation est une façon de lutter contre l’impunité, face aux violences policières dénoncées la semaine dernière. « Nous sommes venus pour soutenir pour soutenir la cause du jeune Ahmed, mort la semaine dernière lors d’une arrestation de police et celle de Fadi, un autre jeune qui s’est fait tabassé par la police en pleine rue. L’administration sécuritaire essaye encore de protéger les agresseurs et on voit qu’il y a une volonté politique pour qu’ils ne soient pas sanctionnés. »
Une enquête a été ouverte pour la mort du jeune Ahmed et le policier responsable du passage à tabac de Fadi a été suspendu de ses fonctions. Mais beaucoup de ces jeunes estiment que c’est insuffisant comme Cyrine, 30 ans et médecin. « On a cru à un certain moment que l’État policier était révolu, et bien pas du tout : dix ans après, on se dit que l’état policier persiste. Il redevient brutal et sa cible essentielle, on a l’impression, c’est vraiment les jeunes, les jeunes qui ont fait la révolution et qui continuent de la faire, donc on est là pour ça pour résister. »
Le chef du gouvernement Hichem Mechichi devait être entendu cette semaine au Parlement sur les derniers évènements, mais son audience n’a pas eu lieu.