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Les hommages affluent en Afrique australe après la mort de l’ex-président zambien Kaunda

Un deuil national de 21 jours a été décrété en Zambie après la mort jeudi du père de l’indépendance Kenneth Kaunda, à l’âge de 97 ans. Et les hommages se succèdent en provenance, en particulier, d’Afrique australe.

Comme la Zambie, l’Afrique du Sud a décrété une période de deuil national : dix jours avec effet immédiat en souvenir, a déclaré Cyril Ramaphosa, de Kenneth Kaunda, ce « grand dirigeant » qui « s’est tenu aux côtés du peuple sud-africain au moment où nous en avions le plus besoin », « la Zambie a fourni refuge, soins et soutien aux combattants de la liberté contraints de fuir leur pays d’origine », a rappelé le président sud-africain.

Sept jours de deuil national ont été ordonnés au Botswana en l’honneur, estime son président, d’« un homme d’État emblématique, altruiste », « à juste titre vénéré comme le père de l’indépendance et de l’unité africaine », dont le leadership a été « une source d’inspiration et de résilience ». Kenneth Kaunda était « résolu à libérer notre région du colonialisme », a tweeté le président de Namibie.

Le président congolais Félix Tshisekedi dit avoir appris « avec une immense peine, le décès de Kenneth Kaunda, le père de l’indépendance ». Son homologue rwandais Paul Kagame écrit dans ses condoléances que « l’engagement de Kenneth Kaunda dans la libération de l’Afrique ne sera jamais oublié et que son héritage panafricaniste vivra pour des générations ».

De son côté, « la SADC, Communauté de développement d’Afrique australe, pleure le président zambien, l’un des derniers pionniers des indépendances en Afrique ». Enfin, l’Union africaine juge pour sa part que « l’Afrique a perdu l’un de ses meilleurs fils ».

Enseignant à l’université de Kinshasa et directeur d’étude à l’EHESS à Paris, l’historien Elikia Mbokolo rappelle combien Kenneth Kaunda avait une place originale parmi les pères de l’indépendance africaine.

Kenneth Kaunda est le dernier des géants. Il appartient à cette génération qui a donné à l’Afrique ses pères, parfois grands-pères […] Moins visible que ses compagnons, beaucoup plus discret, d’un caractère très très fort quand il s’agissait de politique, mais en même temps, facile à vivre, facile à fréquenter. Un de ces intellectuels anglophones qui sont d’une modestie et d’une réserve plutôt rares chez nous autres francophones […] Je l’ai rencontré une ou deux fois […] Kaunda était plutôt tout en rondeur, de sorte que lorsqu’il élevait la voix, et qu’il disait « non je ne ferai pas ça », il était écouté […]

 

Elikia Mbokolo

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