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Législatives en Algérie: les indépendants sont-ils en faveur du président Tebboune?

Les candidats indépendants sont arrivés en deuxième position des élections législatives anticipées du 12 juin. Ils ont gagné 78 sièges sur les 407 du Parlement. Mais ceux qui ont gagné roulent-ils pour le président Tebboune ?

La large participation des jeunes indépendants a été encouragée par le président Abdelmadjid Tebboune dans plusieurs de ses discours. La loi électorale a été amendée pour permettre aux moins de 40 ans de se représenter. L’État algérien a octroyé des aides financières aux jeunes indépendants pour les encourager à franchir le pas. Nombre d’entre eux, lors de leur discours avant les élections, affirmaient leur soutien au programme de « l’Algérie nouvelle » promu par le chef de l’État.

Plusieurs analystes affirment que de nombreuses listes officiellement indépendantes – 1 200 contre 1 080 listes émanant des partis politiques – ont en fait été suscitées par le régime. Il faut dire que les partis traditionnels sont à bout de souffle. Selon Djamel Maafa, un candidat indépendant, la percée de ces candidats s’explique par « une faiblesse flagrante de la classe politique » et par des partis « en fin de vie ».

De son côté, le candidat Chatouane Djelloul, qui expose sa photo avec le président algérien, se montre heureux. Sa liste al Hosn al matine qui se présente comme indépendante a acquis 11 sièges au Parlement.

Plusieurs observateurs dénoncent finalement des « élections fermées ». Les législatives se sont déroulées sous la répression et le boycott largement suivi, ce qui a conduit à un record d’abstention dans l’histoire de l’Algérie.

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« Dans le fond, la seule grande victoire que je relève de ce scrutin, c’est celle du Hirak », conclut Kader Abderrahim, directeur de recherche à l’Institut prospective et sécurité de l’Europe (IPSE) et auteur du Géopolitique de l’Algérie aux éditions BiblioMonde.

Les deux tirs du corps électoral ne sont pas allés voter. Donc on voit qu’il y a un rejet massif des dirigeants algériens actuels et que la population veut un autre mode de gouvernance. […] Les candidats dits « indépendants » ont pu bénéficier 1. de l’accès aux médias, 2. lorsqu’il avaient moins de 40 ans, être financés par l’État ce qui est aberrant, surréaliste

Kader Abderrahim

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