Selon un bilan provisoire du chef de l’armée somalienne, une attaque suicide a fait au moins dix morts et vingt blessés dans la capitale somalienne, mardi 15 juin. Un homme s’est fait exploser au milieu de jeunes recrues de l’armée, devant un grand camp militaire de la ville. L’attaque n’a pas encore été revendiquée mais les islamistes shebabs sont soupçonnés.
Avec notre correspondant à Nairobi,Sébastien Németh
Le terroriste se serait fait passer pour une nouvelle recrue de l’armée somalienne. Il se serait mêlé à des dizaines de jeunes attendant en file d’attente devant le camp Général Abdikarim Yusuf Dhagabadan. Puis il aurait déclenché sa ceinture d’explosifs. C’est le plus grave attentat survenu à Mogadiscio depuis 18 mois et l’attaque d’un check-point qui avait fait 81 morts.
L’opération de mardi matin touche un symbole puisqu’il s’agit de l’un des plus gros camps militaires du pays, où se trouvent en permanence plusieurs milliers de recrues et formateurs. Le site porte aussi le nom d’un héros de l’armée. En août 2011, le général Dhagabadan avait mené les opérations pour reconquérir Mogadiscio et finalement contraint les shebabs à quitter la ville. L’officier avait été tué par les islamistes dans un attentat en novembre 2015.
Offensive de l’armée dans le Sud-Est
L’attaque survient également alors que l’armée somalienne mène une vaste offensive de reconquête dans le sud-est du pays, qui aurait officiellement entraîné la mort de 200 islamistes.
Certains font également le rapprochement après l’annonce il y a quelques jours d’un envoi de soldats américains au Kenya. Le président Joe Biden souhaite que des militaires supplémentaires viennent renforcer la lutte contre les shebabs dans la région. Une annonce faite alors qu’en début d’année, l’administration Trump avait retiré toutes les troupes américaines de Somalie.