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Tunisie : les juges désormais interdits d’occuper des postes dans l’exécutif

Le Haut Conseil judiciaire a interdit aux juges, mercredi 9 juin, d’occuper des postes politiques dans l’exécutif. Ce Conseil prône l’indépendance de la justice et son impartialité face aux querelles politiques qui perdurent. Cette résolution intervient suite au limogeage, mardi, du chef de l’Instance nationale de lutte contre la corruption, par le Premier ministre. Le chef du gouvernement tunisien a remplacé, mardi, un juge, Imed Boukhris, par un autre, Imed Ben Taleb à la tête de cette institution.

Cela fait plusieurs années que la nomination de juges à des postes politiques fait polémique en Tunisie. La justice y est accusée de corruption et de partialité et le lien de confiance avec le citoyen est rompu alors que les réformes du secteur tardent à venir.

Mais un pas vient d’être franchi avec cette interdiction faite aux juges tunisiens d’occuper des postes à la présidence, auprès du chef du gouvernement, dans les ministères et dans les différentes institutions de l’État.

Selon le Haut Conseil judiciaire, l’image de la justice s’est dégradée et cette ordonnance vise à « éloigner la justice des divisions politiques » qui ont épuisé l’État. C’est une décision « historique, attendue depuis très longtemps » considèrent les juges tunisiens qui luttent pour leur indépendance depuis 2011.

Pour eux, ce manque d’indépendance menace l’expérience démocratique dans leur pays. Imed al Khaskhoussi, membre du Haut Conseil judiciaire, n’exclut pas l’éventualité que la nouvelle crise entre le président et son Premier ministre ait accéléré la prise de cette décision.

Selon les milieux politique et judiciaire tunisiens, cet arrêt annule toute nomination de juges à des postes politiques. Le dernier en date étant Imed Ben Taleb, nommé mardi à la tête de l’Instance nationale de lutte contre la corruption.

Elle annule également la nomination, par le Premier ministre, de trois ministres-juges lors de son dernier remaniement. Nominations qui ont été refusées par le président qui a accusé quatre ministres d’implications dans des affaires de corruption. Ils n’ont jamais été assermentés devant lui.

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