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Droits de l'Homme

Le travail des enfants progresse pour la première fois en Afrique depuis 20 ans

Pour la première fois depuis 20 ans le travail des enfants progresse dans le monde et en Afrique. C’est ce qu’indique un rapport de l’OIT, l’Organisation internationale du travail et de l’Unicef. Début 2020, 160 millions d’enfants étaient obligés de travailler. 92 millions en Afrique. La situation sur le continent est d’autant plus à surveiller que la crise économique post-Covid devrait encore faire progresser ce chiffre.

En Afrique près d’un enfant sur cinq travaille, contre un enfant sur dix en moyenne dans le reste du monde. Au total 92 millions d’enfants africains âgés entre 5 et 17 ans ont une activité et ne peuvent donc pas aller à l’école. On est loin des chiffres du début des années 2000 et d’énormes progrès ont été réalisés, notamment en Afrique. Mais la tendance repart à la hausse. À la fois à cause de la croissance démographique et de la crise économique post-Covid. L’Unicef et l’OIT anticipent pour cette année et pour 2022 plusieurs millions d’enfants africains supplémentaires au travail.

Les secteurs les plus concernés sont en premier lieu l’agriculture. 70% des enfants qui travaillent, le font dans les champs, et 80% d’entre eux travaillent avec leurs parents au sein de l’exploitation familiale. Viennent ensuite les secteurs des mines, des carrières et enfin de l’industrie. La pénibilité et surtout la dangerosité augmente. 41 millions d’enfants en Afrique font un travail dangereux, estime l’OIT.

Les politiques en place peinent à faire leurs preuves

Les politiques pour freiner le travail des enfants mises en place par certains pays africains fonctionnent, mais en partie seulement. À titre d’exemple, la Côte d’Ivoire en est à son troisième plan national de lutte contre le travail des enfants. Si en quinze ans le nombre de mineurs dans les plantations est passé d’environ 1,3 million à seulement 800 000, le chemin est encore long avant d’éradiquer le fléau.

En RDC, on estime que 40 000 enfants travaillent dans les mines de l’est du pays. On entend beaucoup de responsables politiques dénoncer le phénomène. On voit l’Unicef ou même la Banque africaine de développement financer des programmes. Cela donne des résultats, mais ils risquent aujourd’hui d’être remis en cause par l’augmentation de la pauvreté qui pousse les familles à faire travailler les plus jeunes.

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