Le limogeage surprenant d’Imed Boukhris, président de l’Instance nationale de lutte contre la corruption (INLUCC), a déclenché une vague de critique envers Hicham Mechichi, le chef du gouvernement. Quelques heures après son éviction, Imed Boukhris a été reçu par le président Kaïs Saïed. Qui affiche sont désaccord avec son chef de gouvernement et estime qu’il n’a pas respecté les procédures. Dans une vidéo diffusée sur la page officielle de la présidence tunisienne, Kaïs Saïed met en cause indirectement le mouvement islamiste Ennahdha.
Le président tunisien n’a pas voulu nommé directement Enahdha mais a voulu dénoncer l’entourage du Premier ministre dominé par le mouvement islamiste.
Lors de l’entretien filmé entre Imed Boukhris et Kaïs Saïed, on comprend que le président dénonce le double discours de certains de ses ministres. Imed Boukhris, nommé il y a à peine dix mois, explique en plan large au président les difficultés qu’il a dû affronter. Et le président lui répond : « C’était attendu car tu as relevé un ensemble de problèmes et tu as donné un ensemble des preuves en ce qui concerne certaines personnes », des ministres, ajoute le président.
Plusieurs responsables politiques à Tunis s’accordent à dire que ce nouvel épisode braque les projecteurs sur les tensions entre le président et son chef du gouvernement.
Badreddine Gammoudi, responsable du comité parlementaire pour la lutte contre la corruption, réagit sur un réseau social au limogeage d’Imed Boukhris et écrit que c’est une nouvelle preuve que « la corruption en Tunisie est protégée par la classe politique ».
Aucune raison officiel n’est avancée pour l’éviction d’Imed Boukhris. Mais il a été immédiatement remplacé par Imed Ben Taleb, juge et gendre de l’un des conseillers du Premier ministre Hichem Mechichi.