Au Nigeria, les violences s’amplifient et s’étendent dans le nord-ouest du pays. Les « bandits » agissent habituellement dans les États de Zamfara, Katsina, Niger ou Kaduna (un peu plus à l’est). Dimanche, c’est l’État de Kebbi qui a été touché. Ils tuent, pillent et kidnappent sans distinction – plus motivés par l’appât du gain que par une quelconque idéologie, bien que certains aient lié des contacts avec les groupes jihadistes – Ansaru ou Boko Haram.
Avec notre correspondante à Lagos, Liza Fabbian
Les bandits qui ont tué 88 personnes dans l’État de Kebbi la semaine dernière venaient certainement des régions voisines de Zamfara et Niger, selon la police locale. Ce qui laisse craindre une extension de leur zone d’action.
Les gangs armés pullulent dans le nord-ouest, et leurs membres ont des profils variés, indique Idayat Hassan, directrice du Centre pour la Démocratie et le développement d’Abuja : « Il y a effectivement des éleveurs peuls dans leurs rangs. Mais nous avons des preuves que des Nigériens ou des Maliens ont aussi rejoint ces gangs. Ainsi bien sûr que des personnes appartenant à d’autres groupes ethniques du Nigeria. Chaque groupe de bandit compte en moyenne 50 membres, mais certains en ont jusqu’à 300. Il y aurait environ 50 camps dans la région, mais 5 ou 6 chefs de guerre peuvent opérer dans la même zone. »
La concurrence pour l’accès aux terres et à l’eau, les inégalités socio-économiques ont peu à peu créé une situation explosive dans cette région. D’autant que les armes prolifèrent.
« Les bandits possèdent des armes très sophistiquées, complète Idayat Hassan. Mais il y a aussi les groupes d’auto-défense qui sont très nombreux et qui ont leurs propres armes. Et bien sûr, les forces de sécurité. »
Certaines de ces armes proviennent du Niger, avec lequel les États de Zamfara, Kebbi ou Katsina partagent une frontière très poreuse.