Au Burundi, la journée est chômée et payée, car ce 8 juin est désormais la journée nationale du patriotisme et de la commémoration de la mort de Pierre Nkurunziza il y a tout juste un an. L’anniversaire de sa disparition vient donc allonger la liste des journées de célébrations sur le calendrier officiel de l’État et cela suscite la polémique.
Les festivités se déroulent depuis ce matin à Gitega, la nouvelle capitale du Burundi, où repose le corps de Pierre Nkurunziza. Elles ont lieu devant l’immense monument funéraire qui est en train d’être érigé autour de sa tombe.
Présents sur place, les plus hauts responsables burundais portaient tous le même pagne à l’effigie du président défunt, avec en invité d’honneur, le vice-président de Tanzanie, Phillip Mpango.
Prières, chansons à la gloire de Pierre Nkurunziza et discours se sont succédé, avec en point d’orgue celui de son successeur, le général Evariste Ndayishimiye, qui a justifié son élévation posthume au rang de « Guide suprême du patriotisme », en le décrivant comme l’homme qui « vaincu les divisions ethniques et qui a installé définitivement la démocratie au Burundi ».
L’absence du principal opposant burundais, Agathon Rwasa, a été particulièrement remarqué. Le leader historique du parti CNL a refusé de s’associer à cette commémoration. Mais cette opposition de l’intérieur fait profil bas, car « la répression est toujours féroce, même si elle a baissé d’intensité aujourd’hui », explique un député du principal parti d’opposition.
Ce n’est pas le cas de l’opposition et de société en exil qui sont vent debout contre cette commémoration. Ils ont donc décidé de leur côté, de commémorer en ce jour « la journée des victimes des 15 ans de dictature Nkurunziza », en publiant sur les réseaux sociaux des centaines de photos des victimes de la crise de 2015.
Cela a suscité une réaction sans équivoque du président Ndayishimiye pour qui « ceux qui ne célèbrent pas Pierre Nkurunziza aujourd’hui sont des suppôts du diable ».