Sous forme numérique ou en présentiel, où auront lieu en juin les rendez-vous phares de la culture africaine ? Voici 21 propositions. Et n’hésitez pas à nous envoyer vos « incontournables » à l’adresse [email protected].
Du 1er au 6 juin se tient la 2e édition de Wekré, le marché d’art contemporain de Ouagadougou sous le thème La course de fond. Parmi les pays invités : Togo, Bénin, France, Mali et la République démocratique du Congo. Créé en 2020, l’événement ambitionne d’être le premier grand rendez-vous des artistes plasticiens du Burkina Faso.
Le romancier David Diop, 55 ans, qui a été élevé au Sénégal et dont l’arrière-grand-père s’est battu pendant la Première Guerre mondiale, est le premier auteur français à remporter le Booker Prize. Le prestigieux prix littéraire a été attribué le 2 juin à lui et sa traductrice britannique Anna Moschovakis. Frère d’âme raconte l’histoire d’un tirailleur sénégalais, Alfa Ndiaye, et peut être interprété comme un hommage aux 200 000 Africains ayant combattu dans l’armée française.
Imaginaires Emancipés, c’est le nom de l’événement présenté jusqu’au 16 juillet par AKAA & Manifesta Lyon sur une proposition d’Armelle Dakouo. Parmi les treize artistes issus du continent africain et de la diaspora se trouve une majorité de femmes, dont la Sud-Africaine Zanele Muholi (Galerie Carole Kvasnevski) ou Kresiah Mukwazhi (Village Unhu), née à Harare, au Zimbabwe.
Au Théâtre de la Ville de Paris, l’Afrique sera à l’honneur à partir du 3 juin. Trente cinq rendez-vous avec 120 artistes invités de douze pays du continent africain auront lieu dans toutes les salles du Théâtre, mais aussi sur les nouvelles scènes extérieures. Au programme, une exposition photos de Bill Akwa Betote, une performance de Sandra Heunga, une Grande veillée : nuits perdues avec Wil Bedi et Abegan, mais aussi concerts, cabarets, cinéma, théâtre, forum de la jeunesse, gastronomie, ateliers, installations, rencontres…
La galerie parisienne Bernard Dulon vient d’inaugurer sa nouvelle exposition consacrée aux Kongo. Jusqu’au 31 juillet, une vingtaine d’objets « magiques » témoignent de l’incroyable richesse de ce vaste empire de l’Afrique du Sud-Ouest qui s’étendait jadis le long des rives du fleuve Congo, allant des territoires de l’Angola à de la République du Congo.
L’Homme qui a vendu sa peau de Kaouther Ben Hania est sorti mercredi 2 juin sur les écrans en France. La réalisatrice avait offert à la Tunisie la première nomination en finale des Oscars dans la catégorie Meilleur film étranger. L’acteur Yahya Mahayni avait décroché à la Mostra de Venise le prix de la Meilleure interprétation masculine pour cette histoire qui commence dans les horreurs en Syrie et finit dans la folie de l’art contemporain.
Le 3 juin sera annoncée la sélection officielle du Festival de Cannes 2021 reporté en juillet (du 6 au 17) et dont le jury des longs métrages sera présidé par le cinéaste afro-américain Spike Lee. En 2020, le documentaire En route pour le milliard, du cinéaste congolais Dieudo Hamadi, était l’un des trois films africains (et le premier film de la RDC en sélection officielle dans l’histoire du Festival) qui portaient fièrement le label « Cannes 2020 » décerné à 56 films. Depuis 1975 et la Chronique des années de braise de l’Algérien Mohammed Lakhdar-Hamina, on attend toujours la deuxième Palme d’or remportée par un cinéaste africain. En 2019, avec Atlantique, la Franco-Sénégalaise Mati Diop est devenue la première cinéaste femme d’origine africaine ayant remporté le Grand Prix à Cannes.
Soly Cissé et Wole Lagunju présentent du 3 au 24 juin Métamorphoses, à la Galerie Chauvy, à l’occasion de Paris Gallery Weekend. Des œuvres sur papier et des collages créent ces métamorphoses nées de l’encre et du fusain. Soly Cissé nous partage ses « monstres », à la fois merveilleux et poignants, Lagunju réussit « à traduire, en lexique visuel, les symboles, la philosophie et la morale » des proverbes yorubas.
Le 3 juin commence à la Galerie Vallois à Paris la Saison béninoise, entre autres avec des expositions de Julien Vignikin, Marius Dansou et Stéphane Pencréac’h. La programmation très riche met en valeur la scène contemporaine béninoise, mais aussi les artistes ayant séjourné en résidence au Centre de Cotonou, lieu de création pluridisciplinaire créé par Dominique Zinkpè.
Dans le cadre de London Gallery Weekend, du 3 au 6 juin, la Goodman Gallery organise la première exposition solo de Kapwani Kiwanga au Royaume-Uni. « Cache » nous permet à découvrir de nouvelles œuvres de l’artiste, lauréate du prestigieux prix Marcel Duchamp en 2020 pour sa série sculpturale Flowers for Africa. Née au Canada et vivant à Paris, elle est liée à la Tanzanie par ses origines familiales.
Le Kunstmuseum à Bâle honore Kara Walker, artiste afro-américaine de renommée internationale, avec la première grande exposition solo en Suisse enrichie de travaux récents. Intitulé A Black Hole Is Everything A Star Longs To Be, le Kupferstichkabinett présente du 5 juin au 26 septembre plus de 600 dessins réalisés ces 28 dernières années. Née en 1969, l’artiste avait fait sensation pour la première fois en 1994 avec ses papiers découpés sur murs. Elle traite de l’esclavage, du racisme, la relation entre les Noirs et les Blancs, de la sexualité et de la violence – sans aucune considération pour le politiquement correct.
Le premier lieu muséal en France entièrement dédié à l’égyptologie ouvrira ses portes le 5 juin à Vif, dans le département de l’Isère. Les 300 œuvres et 1 100 ouvrages du musée Champollion sont dédiés à la discipline de l’égyptologie que les frères Champollion ont contribué à fonder.
Le Théâtre Ouvert à Paris présente entre le 9 et 12 juin Transe-maître(s), la nouvelle mise en scène du Togolais Elemawusi Agbedjidji. La pièce aborde la question de l’héritage de la langue, plus précisément de la langue française imposée longtemps par Paris au reste de la France, mais aussi à l’empire colonial.
Figure majeure de l’art contemporain et de la scène artistique africaine, Sammy Baloji inaugure sa première exposition personnelle dans une institution parisienne. Du 10 juin au 18 juillet, l’artiste congolais déploie aux Beaux-Arts de Paris ses investigations récentes sur l’empire Kongo et sur les échanges politiques, religieux et commerciaux qui se sont établis entre le royaume Kongo, le Portugal et le Vatican dès le XVIe siècle.
Du 12 juin au 2 octobre, la saison culturelle Hotel Sahara restitue les expériences de dix jeunes artistes originaires de sept pays en partie traversés par le Sahara, sous forme d’une exposition imaginée. Un festival très particulier au Magasins généraux, dédié à la danse, la musique, la performance et la parole.
Le Festival d’Annecy sera le premier grand événement culturel international à accueillir du public en France. Du 14 au 19 juin, le festival international du film d’animation fête ses 60 ans avec des longs métrages en compétition, des courts métrages inédits et un hommage à l’animation africaine.
Du 17 au 22 juin, Paris Tribal célèbre l’excellence en réunissant 25 galeries spécialisées dans les arts d’Afrique, d’Amérique, de l’Himalaya, d’Indonésie et d’Océanie. Par exemple, la galerie Charles-Wesley Hourdé fait dialoguer une sélection de sculptures anciennes originaires d’Afrique subsaharienne avec une série de photographies récentes de Maya-Inès Touam, artiste pluridisciplinaire d’origine algérienne.
Le 17 et 18 juin, le Centre des Cultures d’Afrique présente à l’Hôtel de Ville de Paris, dans le cadre de la saison « Africa 2020 », la sixième édition du MOCA dédiée à la thématique Africa For Future. Le Moca réunit les créateurs, les entrepreneurs de la culture et du numérique, les décideurs politiques et économiques, autour des enjeux qu’offre ce secteur d’activité.
Du 18 au 26 juin, le Gabés Cinéma Fen met l’accent sur la création arabe et indépendante dans le cinéma, les arts visuels et la réalité virtuelle. Gabès, ville du sud-est tunisien, fait face à des problématiques écologiques liées à l’industrie de transformation du phosphate. Le festival, en collaboration avec les associations culturelles et environnementales de la région, souhaite créer de nouvelles synergies pour repenser la ville et ses enjeux par le biais de l’art.
Le Musée d’art et d’histoire Paul Eluard de Saint-Denis propose du 25 juin au 8 novembre l’exposition Un.e Air.e de famille. Une invitation à penser avec l’art afro-diasporique pour faire découvrir des œuvres qui, entre culture d’origine et mondialisation, proposent une lecture différente de la modernité. L’engagement anticolonial des surréalistes entre en dialogue avec 13 artistes contemporaines d’Afrique et de ses diasporas.
Sept mouvements Congo, de Michael Disanka, est à l’affiche du Festival Marseille, le 30 juin et 1er juillet au Théâtre Joliette, à la Friche la Belle de Mai. Une chronique de cinq jeunes Kinois.e.s qui expriment leur rage, leurs angoisses, et qui rêvent pour survivre.
► Merci à tous les artistes et professionnels pour leurs propositions. Vous aussi, vous pouvez nous envoyer vos « incontournables » de la culture africaine en 2021 à l’adresse [email protected].