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Burundi: plusieurs morts à Bujumbura après des attaques à la grenade

Bujumbura a été frappée par plusieurs attaques simultanées à la grenade mardi 25 mai en début de soirée, qui ont visé trois arrêts-bus très fréquentés et ont semé la panique dans cette ville qui n’avait pas connu pareilles attaques depuis des années. Les sources parlent de deux a sept victimes et des dizaines de blessés.

Ces explosions se sont échelonnées dans un laps de temps de cinq minutes sur un axe qui va du nord vers le sud de l’ancienne capitale du Burundi. La première à l’arrêt de bus du Cotebu dans le quartier de Ngagara, plus au nord. Une deuxième a eu lieue à celui de la Permanence entre les quartiers de Bwiza et Buyenzi, et enfin deux autres explosions un peu plus au sud, près de l’arrêt de bus Musaga en plein centre-ville.

Attaques à l’heure de pointe et scènes de panique

« Ces terroristes voulaient faire le maximum de victime » car ils ont lancé leurs grenades vers 19 h locale. « Une heure de pointe à Bujumbura », estime une source sécuritaire. Le bilan est très lourd. « Deux morts et des blessés », selon un bilan provisoire du ministère de la Sécurité publique. Des témoins et des sources sécuritaires parlent d’au moins 7 morts et plus de 80 blessés dont certains dans un état très grave.

Cela faisait longtemps que la ville de Bujumbura n’avait pas connu un tel déchaînement de violences. Des gens saisis de panique courraient dans tous les sens, des bus par dizaines ont empruntés des voies à sens unique pour fuir au plus vite. Des témoins décrivent des scènes de panique généralisées qui ont duré un bon moment.

Des attaques avant le sommet sur la sécurité en Afrique centrale

Les forces de sécurité ont tout de suite déployés des centaines d’hommes dans les rues et ont déjà procédé à des dizaines d’arrestations officiellement pour raison d’enquête.

Des sources estiment que ces attaques visaient à montrer que la paix et la sécurité ne règnent pas au moment où Bujumbura abrite une réunion d’un comité de l’ONU chargée des questions de sécurité en Afrique centrale. C’est la première grande réunion organisée par le Burundi depuis la crise de 2015.

Qui sont les auteurs des récents attentats dans le pays ?

Au Burundi, beaucoup s’interrogent sur les auteurs de ce qu’on qualifie d’ « actes de terrorisme », d’autant que les attaques meurtrières du genre se sont multipliés depuis quelques mois.

Depuis l’embuscade qui a fait douze morts dont un officier supérieur de l’armée le 9 mai, de nombreux retraités membres des ex Forces armées burundaises –  l’ancienne armée qui était dominée par la minorité tutsi – ont été arrêtés dans la région. Des arrestations qui ont suscité l’émoi au sein d’une partie de la population. Mais aucun responsable n’a voulu s’exprimer à ce propos jusqu’à présent.

Autre piste souvent brandie par des responsables sécuritaires : celle du RED-Tabara (Résistance pour un État de Droit au Burundi), la principale rébellion burundaise, qui est basée dans l’est de la RDC. Mais celle-ci a déjà démenti pour cette attaque.

Enfin, des sources concordantes portent leurs soupçons sur des membres des Imbonerakure, la ligue des jeunes du parti au pouvoir, que l’ONU a qualifié de milice. Certains, parmi eux, sont mécontents et pourraient chercher à se venger après des réformes qui les ont mis sur le carreau, disent ces sources.

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