Au Tchad, une partie de la société civile décide de mettre la junte militaire, au pouvoir depuis le 20 avril dernier suite à la mort du président Idriss Deby, sous surveillance. À travers l’Observatoire de la transition, une trentaine d’associations de la société civile s’engagent à ausculter au quotidien l’action du Conseil militaire de transition.
avec notre correspondant à Ndjamena, Madjiasra Nako
Une semaine après la mort du président Idriss Déby Itno, une partie de la société civile s’est retrouvée pour réfléchir à la meilleure manière d’influer sur la transition. Au bout du processus, il a été décidé de créer l’Observatoire de la transition, un organe chargé d’aiguillonner le processus.
L’avocat Me Nodjitoloum Salomon, et militant des droits humains -il fut le président de l’Acat-Tchad-, est le président de cet observatoire. « « D’abord, (il s’agit) de faire une veille citoyenne de ce qui va se passer au niveau de la transition. Nous prenons, par exemple, le dialogue inclusif qui est appelé de tous les vœux : il va falloir essayer de regarder qui doit participer à ce dialogue, comment ce dialogue va être organisé, comment ce dialogue peut aboutir à des résolutions, à des recommandations qui doivent unir tous les Tchadiens ».
Il s’agira concrètement pour la société civile de suivre étape par étape la transition qui, bien que contestée par une partie des Tchadiens, reste un fait. Nous allons être à la fois critiques et une force de proposition, conclut Me Nodjitoloum Salomon, alors que les réseaux sociaux tchadiens sont agités par des polémiques autour des nominations de la junte qui ne répondent, selon les contestataires, à aucun souci d’équilibre national.
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