Quelques centaines de personnes se sont rassemblées sur une place de Ceuta pour protester contre la présence du président du parti d’extrême droite Vox, Santiago Abascal, qui voulait tenir un meeting. Celui-ci a été interdit, en raison du risque de troubles, alors qu’il y a une semaine entre 8 000 et 10 000 personnes sont arrivés du Maroc dans l’enclave espagnole.
Avec notre envoyée spéciale à Ceuta, Magali Lagrange
Pas de meeting, finalement, pour le président du parti d’extrême droite Vox lundi soir, à Ceuta, mais quelques mots devant la presse à l’intérieur de son hôtel. Santiago Abascal critique l’interdiction de son rassemblement et la contre-manifestation devant son hôtel. Il dénonce l’entrée de 10.000 personnes sur le territoire espagnol, et affirme défendre des frontières sûres et militarisées.
Devant le bâtiment, il y a un cordon policier. Sur un côté, quelques partisans de l’homme politique, dont cet homme avec un drapeau espagnol dans les mains : « Les gens qui sont âgés comme moi ont l’impression que c’est comme ce qui s’est passé dans le Sahara, la marche verte. Lundi 17 mai, il n’y a pas eu école, des commerces étaient fermés. Et aujourd’hui encore, on a peur ! ».
« Nous avons quatre cultures ici, qui ont toujours bien vécu ensemble »
Beaucoup plus nombreux, des manifestants hostiles au leader d’extrême droite forment un demi-cercle sur la place devant l’hôtel aux cris de « lâche », « raciste », ou encore « fascistes ». Une jeune femme voilée tient une pancarte sur laquelle est inscrit « made in Spain » (fabriqué en Espagne, en anglais).
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Cette autre participante explique les raisons de sa présence : « Nous avons quatre cultures ici, qui ont toujours bien vécu ensemble. Et ce monsieur vient répandre la haine en profitant d’une situation que dès le début il a qualifiée d’invasion. Maintenant, nous avons vu que ce sont des enfants. Il veut créer de la haine ici, mais on ne le laissera pas faire ! »
Vers 21h30, une cinquantaine de personnes tentent de pénétrer dans l’hôtel par un côté et lancent des œufs sur la façade. Ils sont dispersés par la police.