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Analyse

K. Koutché: «P. Talon est aujourd’hui à l’antipode de tous les principes qui l’ont mené au pouvoir»

Au Bénin, le président Patrice Talon qui vient d'être réélu n'envisage pas de gracier les opposants qui sont actuellement en prison et qui pourraient être condamnés pour tentative de déstabilisation du pays. Il l'a dit le 30 avril sur RFI et France 24. Comment réagit l'opposition ? Le docteur en économie Komi Koutché a été le ministre des Finances du Président Boni Yayi. Il est sous le coup d'une lourde condamnation pour détournements de fonds et vit en exil aux États-Unis. Il préside la plateforme d'opposition S'engager pour le Bénin et répond aux questions de Christophe Boisbouvier.

RFI : Pour justifier la baisse de participation par rapport à 2016, le président Talon met en avant les violences qui ont émaillé la campagne électorale de cette année et il accuse plusieurs figures de l’opposition d’avoir planifié, avant le scrutin du 11 avril, une insurrection armée qui aurait visé à le renverser. Est-ce que vous vous sentez visé ?

Komi Koutché : Jamais, avant le président Patrice Talon, il n’y avait eu des scènes de violence. Mais depuis 2016, qu’il est au pouvoir, tous les trois rendez-vous électoraux qu’il a organisés n’ont pu se dénouer sans que des Béninois innocents ne tombent sous les balles d’une milice spécialement montée pour la circonstance. Aujourd’hui, le président Patrice Talon a privatisé l’économie, il a privatisé l’arsenal institutionnel, il a privatisé l’espace électoral… Et donc, pour pérenniser ceci, il ne lui reste que la violence. En clair, la démocratie béninoise, que vous avez connue depuis 1990, est aujourd’hui une démocratie totalement mise en berne. Le président Patrice Talon est le collecteur des ressources publiques à travers sa société Bénin Control. Il collecte, il donne ce qu’il veut dans les caisses de l’État. Il contrôle le port, il contrôle l’aéroport, il contrôle le secteur hôtelier… Il a pris en otage et étouffé tous les opérateurs économiques. Et quand quelqu’un est comme cela, il ne lui reste qu’une seule chose : installer un empire et utiliser des employés, des gens qu’il peut manipuler pour pouvoir le pérenniser. Et pour cela, il n’y a que la force brutale. Docteur Komi Koutché, vous dites que les violences viennent du pouvoir. Mais début avril, juste avant l...   

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