Un nouveau contretemps dans la crise politique que traverse la Somalie. Le gouvernement fédéral a rejeté la nomination, le 8 mai dernier, de l’ancien président ghanéen John Mahama comme envoyé spécial de l’Union africaine. Ce dernier avait été mandaté la semaine dernière pour participer aux discussions entre les forces politiques et les États fédérés, en conflit avec le président sortant Mohamed Farmajo, dont le mandat a officiellement expiré en février.
Depuis la désignation de John Mahama comme envoyé spécial de l’UA pour la Somalie, on disait le président Farmajo dubitatif. Mais, c’est un rejet en bonne et due forme qu’a en fait exprimé son ministre des Affaires étrangères, le 9 mai, dans une lettre au président de la Commission Moussa Faki Mahamat ayant finalement fuité mercredi.
Après toutes sortes de remerciements pour l’attention portée à la Somalie, le ministre Mohamed Abdirazak Mohamud exprime sa surprise qu’ait été choisi comme médiateur « un candidat ayant un lien si étroit avec les dirigeants du Kenya », sans toutefois préciser lequel. Le Kenya avec lequel la Somalie a de nombreux différends.
Départ de l’Amisom…
Auparavant, le chef de la diplomatie somalienne a pris soin d’indiquer qu’un médiateur, à ce stade, ne pourrait que rendre plus « confus » les arrangements à l’amiable en cours, alors qu’un sommet de conciliation est prévu entre les États fédérés le 20 mai sous l’autorité du Premier ministre. En conclusion, il formule « le retrait formel du soutien du gouvernement fédéral de Somalie au Haut Représentant de l’UA ».
Du côté de l’Union africaine, il n’y a pas de réaction à ce stade. L’opposant Abdirahman Abdishakur, pour sa part, a qualifié ce rejet « d’indication de l’intention (du président Farmajo) de faire dérailler le sommet du 20 mai ».
Par ailleurs, le Conseil paix et sécurité de l’UA a prolongé mercredi sa mission militaire en Somalie, l’Amisom, jusqu’au 31 décembre 2021, après quoi elle devrait se retirer pour laisser la place à l’armée somalienne. Cette décision devra être entérinée par le Conseil de sécurité de l’ONU dans les semaines qui viennent.