Richard Norland va exercer sa nouvelle mission d’envoyé spécial pour les États-Unis en Libye en conservant son poste d’ambassadeur à Tripoli, a annoncé lundi le secrétariat d’État américain aux Affaires étrangères dans un communiqué relayé par l’ambassade américaine. Selon le communiqué, l’ambassadeur va multiplier les efforts diplomatiques pour « maintenir le processus politique sur les rails jusqu’aux élections de décembre ».
Richard Norland, nommé ambassadeur en 2019 en Libye exerçait déjà, d’une certaine manière, la fonction d’envoyé spécial non officiel en multipliant les déclarations sur les mercenaires et en se déplaçant entre Tunis, Le Caire, Ankara et Genève pour avancer sur le dossier libyen.
Sa nomination officielle signifie que Washington va accroître « ses contacts avec ses alliés et partenaires ainsi que le peuple libyen » afin d’organiser les élections en fin d’année, affirme le communiqué.
Revirement
Selon plusieurs observateurs cette décision constitue un revirement américain sur le dossier libyen. Durant les années Donald Trump, les responsables américains avaient envoyé des signaux contradictoires aux deux camps rivaux : ils avaient soutenu le gouvernement Fayez el-Sarraj et encouragé, en même temps, l’offensive du maréchal Khalifa Haftar sur la capitale Tripoli.
Le président Joe Biden cherche à se différencier de l’administration précédente, notamment en ce qui concerne l’Afrique, et ambitionne plus d’efficacité dans cette crise libyenne qui dure depuis plus de dix ans. Washington avait laissé aux Européens le soins de gérer cette crise mais semble aujourd’hui résolu à y intervenir d’une manière plus directe.