Cette première phase de vaccination est ciblée, elle ne concerne que les personnes les plus âgées et les agents de santé, en première ligne contre le virus. Reportage à l’HJRA, le plus grand hôpital de la capitale Antananarivo, où le ministre de la Santé publique s’est fait vacciner, avant de laisser la place aux agents de santé.
Avec notre correspondante à Antananarivo, Laure Verneau
C’est bras nu, sous le crépitement des appareils photos et dans une tente exiguë de l’Unicef, que le docteur Jean-Louis Rakotovao, ministre de la Santé publique, s’est fait vacciner en premier. Un acte d’autant plus symbolique que le gouvernement a adhéré à la facilité Covax le 31 mars seulement, après des mois de lobbying en coulisses. Jusqu’ici, le gouvernement avait préféré mettre en avant le CVO, un remède traditionnel à l’artemisia, lancé par Andry Rajoelina en avril 2020.
Jean-Louis Rakotovao s’est exprimé après sa vaccination : « Ce n’est pas une obligation [la vaccination, NDLR]. C’est un choix. C’est un complément de ce qu’on a déjà. Moi je prends du CVO tous les jours, et cela aide avec le vaccin. »
Le ministre tient toujours à défendre le CVO, alors que la deuxième vague bat son plein. Mais il ne conseillera pas le président de la République, absent de ce premier jour de campagne, de se faire vacciner. « Ce n’est pas un acte obligatoire, donc c’est à lui qu’il faudra poser la question. » Andry Rajoelina avait en effet affirmé dans une allocution ne pas vouloir se vacciner, lui et sa famille.
Loin du feu des projecteurs, le docteur Voahirana Raniarisoa, 60 ans, attend son tour pour l’injection. Pour elle qui souffre d’hypertension artérielle, se faire enfin vacciner est un soulagement.
« Bien sûr qu’il peut y avoir des effets secondaires, comme n’importe quel vaccin, ajoute t-elle, mais il faut simplement être vigilant. Je vois ça plutôt comme une opportunité. J’incite les Malgaches à faire de même. »
La vaccination est gratuite et se fait par inscription. Voahirana Raniarisoa s’est par exemple inscrite au centre de santé de base (CSB) de son quartier.