L’industrie du luxe en Afrique est encore embryonnaire mais elle existe et commence à devenir visible. C’est pour accélérer son développement que Laureen Kouassi-Olsson, entrepreneure franco-ivoirienne lance Birimian une société d’investissements centrée sur les marques de luxe africaines et afro-européenne.
« L’une des raisons du succès de Yves Saint-Laurent, c’était l’association entre Yves Saint-Laurent et Pierre Bergé, qui était en fait le manager de la marque. » Laureen Kouassi-Olsson en est convaincue : derrière chaque créateur, il y a un stratège ou un manager de talent. Et elle entend apporter aux créateurs africains ce qui leur manque souvent. C’est à dire les forces vives opérationnelles.
« Donc nous identifions les profils qui peuvent correspondre aux problématiques de gestion administrative et financière. Mais surtout, il faut qu’il y ait une bonne alchimie entre le créateur, sa vision, et la personne qui vient le soutenir en terme de manager. Et nous, nous sommes derrière pour renforcer ses capacités de gestion. »
Birimian ne se contente pas de suggérer d’embaucher des gestionnaires. Yeba Olaye a été séduite par le projet global proposé par Laureen Kouassi-Olsson. Cette créatrice belgo-béninoise a fondé une entreprise de maroquinerie de luxe, Yeba. La société existe depuis 2015, et elle vient de signer un accord avec la société d’investissement.
« Ils ne vont pas forcément rentrer dans la capital, mais ils vont mettre à disposition des fonds, sous forme de prêts. Et en même temps, ils vont nous accompagner dans différents programmes qui vont permettre de renforcer la stratégie marketing et commerciale. On va préparer la marque et voir si avec tous les outils mis à disposition, elle aura pu grandir dans un certain laps de temps. Et ensuite seulement, nous entrerons dans une véritable discussion pour une participation au capital. Mais, ce que j’ai apprécié dans la façon dont Laureeen m’a approché, c’est qu’elle respecte le fait que ma marque est encore jeune et qu’elle ne doit pas être bousculée. »
Moyens humains, moyens financiers, Birimian se veut une société d’investissements de type « patients ». Pas de retour rapide sur les fonds engagés, mais avant toutes choses un partenariat de long terme. Birimian c’est aussi l’ambition de promouvoir un secteur encore balbutiant en Afrique, celui du haut de gamme, voire du luxe, que ce soit dans la mode, la maroquinerie ou la beauté. Laureen Kouassi-Olsson.
« Nous essayons de comprendre l’univers créatif de ces marques. Quelles sont les sources d’inspiration, les messages véhiculés à travers l’identité et l’ADN de ces sociétés. C’est très important, car toutes les marques que nous souhaitons rassembler autour de Birimian doivent être unies autour de nos valeurs, qui sont : esthétisme, tradition, héritage, créativité et excellence. »
Birimian qui dispose de quelques millions de dollars souhaite pouvoir en lever une vingtaine d’ici la fin de l’année. Et soutenir au moins une dizaine d’entreprises en Afrique et en Europe.