Le 1er mars, la Côte d’Ivoire, qui venait de recevoir 500 000 doses de vaccins AstraZeneca, lançait sa campagne de vaccination anti-Covid. Au 3 mai le pays avait vacciné 183 000 personnes, dont un peu moins de 15 000 deuxième dose. À titre indicatif en trois semaines, le Ghana voisin, beaucoup plus touché par le coronavirus, en a vacciné plus du double. Deux mois après le lancement de la campagne vaccinale, les chiffres ivoiriens restent bas, mais le pays accélère le rythme.
Avec notre correspondant à Abidjan, Pierre Pinto
Au centre de vaccination de Treichville, il n’y a pas de file d’attente. La plupart des chaises installées sous une bâche à l’extérieur restent vides. Sauf une, occupée par cet habitant de Bassam venu à Abidjan faire des courses et qui en a profité pour se faire vacciner. « J’ai 61 ans, je suis transporteur et je suis en contact avec les passagers. Donc, je suis prédisposé au Covid, raison pour laquelle je viens. Il n’y a pas beaucoup de gens autour de moi vacciné. Les gens pensent que c’est une vue de l’esprit. Ils n’y croient pas ! »
Le manque de communication, les rumeurs, les idées reçues sur la maladie, ou encore les annonce de suspension ou d’arrêt par certains pays de l’utilisation du vaccin AstraZeneca ont contribué au manque d’engouement des Ivoiriens à se faire vacciner. Mais depuis deux semaines, le rythme s’accélère explique le directeur du programme élargi de vaccination.
« Nous étions à moins de 3 000 doses par jour. Aujourd’hui, nous nous retrouvons à plus de 10 000 doses par jour, avec l’extension qu’il y a eu sur la cible, puisque la vaccination concerne maintenant toutes les personnes de plus de 18 ans, et l’extension aussi, à l’intérieur du pays. Donc tous les centres du pays, aujourd’hui, vaccinent contre le Covid-19 », se réjouit le professeur Daniel Ekra Kouadio.
Le temps presse, les doses reçues en février devraient atteindre leur date de péremption fin juin. Au rythme actuel, elles devront être écoulées d’ici là. Une nouvelle directive qui préconise un délai trois mois entre les deux doses devrait permettre à la Côte d’Ivoire de se doter d’un nouveau stock pour administrer les secondes injections.