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RDC: le Groupe d’étude sur le Congo se penche sur la destination des fonds de la redevance Go Pass

En RDC, il y a plus d’une taxe dont le prélèvement est très critiqué par les citoyens, c’est le cas pour le Go Pass, une redevance prélevée par la régie des voies aériennes depuis 2009. Le directeur général de la Régie des voies aériennes (RVA) a été condamné en janvier à 20 ans de prison pour le détournement de fonds. Pour le Groupe d’étude sur le Congo (GEC), un centre de recherche de l’université de New York, le gros des détournements porte surtout sur les recettes du Go Pass lui-même.

À quoi sert l’argent du Go Pass depuis 10 ans? C’est la question que se sont posé pendant près de deux ans les chercheurs du GEC. Et la réponse est loin d’être simple. D’abord parce qu’ils ont relevé des variations sans fondement des recettes générées par certains aéroports. Ce qui leur laisse supposer qu’il y a des détournements à la source.

Ensuite, il y a un détournement dans l’utilisation. Plus de 37 millions de dollars ont été utilisés pour la construction d’un pavillon présidentiel à l’aéroport de Kinshasa, quand ils auraient dû avant tout servir à l’amélioration des structures aéroportuaires du pays. Plus de six millions ont été utilisés pour financer la compagnie aérienne nationale Congo Airways, dont la RVA s’est retrouvé actionnaire.

La plupart des marchés passés avec l’argent du Go Pass ont été passé de gré à gré et présentent peu de transparence. D’autant plus que pendant ce temps, la RVA s’est très lourdement endettée, pour près de 130 millions de dollars.

Le problème, dit le GEC, c’est la politisation des instances dirigeantes de la RVA, comme de toutes les entreprises publiques, l’absence d’une gestion informatisée, l’absence de véritables contrôles ou de publication de différents rapports d’audit. Dans la présentation de son programme, le Premier ministre Sama Lukonde a dit envisager d’incorporer le montant de cette redevance au prix des billets d’avion.

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