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RDC: Denis Mukwege demande l’aide de la France pour que les crimes du rapport Mapping soient jugés

Denis Mukwege était auditionné hier mercredi 5 mai par la commission des Affaires étrangères de l’Assemblée nationale française. Le célèbre médecin congolais a raconté son combat contre le viol, arme de guerre redoutable, en particulier dans l’Est de la RDC or depuis le rapport Mapping de 2010, aucun des crimes dénoncés n’a été jugé. Il a demandé l’aide de la France.

Publié en octobre 2010, le rapport Mapping recensait de nombreux crimes de guerre, crimes contre l’humanité et de possibles crimes de génocide commis entre 1993 et 2003 en RDC. Mais depuis dix ans, aucun de ces crimes n’a été jugé et les recommandations du rapport restent lettre morte.

Le prix Nobel de la paix 2018 a, une nouvelle fois, appelé à la justice pour permettre aux victimes de ces crimes de pouvoir se reconstruire. Pourquoi un tel blocage ? « Je pense qu’aujourd’hui le blocage est beaucoup plus géopolitique », explique Denis Mukwege à Pierre Firtion, du service Afrique de RFI.

« D’abord, un : en République démocratique du Congo, nous avons encore beaucoup de personnes dans l’administration, dans l’armée, dans la justice, qui ont commis des crimes et qui craignent tout simplement ces dossiers, que le rapport Mapping puisse être examiné.

Deuxièmement, il y a tous les pays voisins qui ont été impliqués dans des crimes qui se sont déroulés en République démocratique du Congo, le Rwanda, le Burundi, l’Ouganda, le Zimbabwe… Ce sont des pays qui ont été impliqués et qui font une pression pour que les recommandations du rapport Mapping ne puissent pas être examinées au niveau du Conseil de sécurité (de l’ONU). »

Le gynécologue a demandé son aide à la France pour tenter de faire bouger les choses.

« Je pense que la France peut faire la différence. La France peut porter notre voix. La France peut nous soutenir, pour que les pays européens puissent soutenir ce rapport Mapping au niveau des Nations unies. Je crois qu’on peut progresser, malgré ces résistances. On ne peut pas continuer à demander aux bourreaux l’avis des bourreaux pour les traduire en justice ! »

Déjà en 2020…

Dans une résolution adoptée à une large majorité en septembre 2020 au Parlement de Bruxelles, les eurodéputés ont soutenu le plaidoyer pour la justice du Dr Mukwege : la création d’un tribunal pénal international et la création de chambres mixtes avec des magistrats congolais et internationaux au sein de juridictions congolaises pour poursuivre les auteurs de violations des droits de l’homme.

Mais pour autant, rien n’a bougé depuis et en octobre 2020, lors du dixième anniversaire de la publication du rapport, Denis Mukwege avait déjà témoigné de sa frustration.

 

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