À Alger, la marche hebdomadaire des étudiants de nouveau empêchée mardi pour la deuxième semaine consécutive. Ces marches pacifiques contre le pouvoir avaient repris fin février après un an de suspension en raison de la crise sanitaire. Mardi 4 mai, et alors qu’approche à l’approchent les élections convoquées par le pouvoir en juin, des dizaines de personnes ont été interpellées avant même qu’elles ne puissent commencer à défiler.
C’est un dispositif policier hors normes qui attendait mardi les étudiants dans les rues d’Alger. Pourtant cette fois, ils avaient pris leur précaution en changeant le lieu de rassemblement habituel, espérant ainsi éviter les interpellations qui les avait forcés la semaine dernière à renoncer à leur marche.
Mais le déploiement massif des forces de l’ordre a eu raisons de ces précautions. Les arrestations ont donc débuté très tôt, avant même le début de la marche, et selon des témoignages recueillis par l’AFP, ce sont des policiers en civil qui ont dans un premier temps arrêté plusieurs meneurs étudiants, puis des dizaines d’autres jeunes.
Cette vague d’interpellations a été dénoncée notamment par la Ligue algérienne de défense des droits de l’homme. Elle se dit inquiète devant « l’escalade de la répression qui vise toutes les voix de l’opposition et du Hirak ». Preuve selon elle de la détermination des autorités, les manifestants arrêtés il y a 8 jours n’ont été relâchés que sous condition : il leur a fallu signer un document dans lequel ils s’engagent à ne plus participer à ces marches hebdomadaires sous peine d’aller en prison.