La justice tente d’élucider le meurtre de l’ex-chef des renseignements militaires, le général Delphin Kahimbi, retrouvé mort à son domicile de Kinshasa, le 28 février 2020. Le procès s’est ouvert, ce lundi, devant le tribunal de grande instance de Kinshasa-Gombe. Six prévenus civils au total ont été présentés à la barre. Principales accusées : l’épouse du général et sa mère. D’autres prévenus, en prison depuis plusieurs mois, sont des proches de deux principales accusées.
Avec notre correspondant à Kinshasa, Pascal Mulegwa
Le 28 février, jour de sa mort, le général Delphin Kahimbi devait être entendu à 11h par le Conseil national de sécurité sur des allégations d’atteintes à la sûreté de l’État et espionnage. Cela faisait plusieurs jours que le tout puissant chef des renseignements militaires était interrogé. Quelques heures avant sa mort, il avait même été désarmé et placé en résidence surveillée.
Après un an d’enquête, le parquet a décidé de traduire en justice la femme du général et sa mère, qu’ils accusent de meurtre avec préméditation. Mais l’affaire est confuse, car selon les informations de RFI, le rapport d’autopsie a conclu à une pendaison « incomplète et atypique », mais aucune blessure défensive ni hématome n’ont été relevés sur son corps.
Dans le rapport, la cause de la mort n’est donc pas clairement définie : ni assassinat ni suicide. Il manquait par ailleurs aux enquêteurs plusieurs éléments clés. La corde qui aurait servi à la pendaison n’a pas été retrouvée. L’heure de la mort est également difficile à déterminer, car la température du corps n’a pas été prise à son arrivée à l’hôpital.
Dans ce contexte, les avocats de la défense ont demandé et obtenu une remise d’une semaine pour entrer en possession de toutes les pièces du dossier. Il y en a plus de 1 300 en tout. En attendant, tous les détenus, y compris les deux principales accusées en résidence surveillée, ont demandé à être remis en liberté. Le tribunal devrait se prononcer ce mardi sur ces requêtes.