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Soudan: l’ancien chef rebelle Minni Minnawi nommé gouverneur du Darfour

Minni Minnawi, un ancien chef rebelle de l’Armée de libération du Soudan (ALS), a été nommé gouverneur du Darfour, dimanche 2 mai, par le Premier ministre soudanais. Il devient le plus haut responsable de l’État dans la province toujours déchirée par les violences. 

Avec notre correspondant à Nairobi, Sébastien Németh

Le choix n’est pas une surprise. Le nom de Minni Minnawi circulait depuis le début de l’année. L’ancien éducateur de 52 ans, rebelle de la première heure, ancien conseiller du président déchu Omar el Béchir, et originaire du Darfour Nord (issu de la tribu Zaghawa), était d’ailleurs officiellement candidat au poste.

Il avait déjà occupé une fonction similaire, entre 2006 et 2010. A l’époque, Minni Minnawi s’était plaint du manque de coopération de l’ancien pouvoir, avant de claquer la porte. Mais aujourd’hui, le contexte est tout autre. Plusieurs représentants étrangers, basés à Khartoum, ont d’ailleurs salué cette nomination vue comme un progrès supplémentaire dans l’application de l’accord de paix. En effet, le compromis signé à Juba prévoyait l’arrivée d’un gouverneur pour tout le Darfour, actuellement divisé en cinq régions, une étape vers le futur Soudan fédéral prévu par le document.

Après sa nomination, Minni Minnawi a lui-même dit espérer « travailler en bonne entente » avec les autorités de transition. Aucune loi n’a précisé ses prérogatives, mais on sait qu’il devra organiser, au plus tôt, une conférence sur le Darfour où la situation est très préoccupante. La province connaît des affrontements ethniques réguliers avec des localités attaquées. Les derniers remontent au mois d’avril. Ils ont fait 130 morts. Selon l’OCHA, il y a eu plus de 230 000 déplacés depuis le début de l’année au Darfour. Une force mixte soldats-anciens rebelles – toujours pas en place – et le principal groupe rebelle darfouri, l’ALS d’Abdelwahid Al Nur, refuse toujours de négocier. Le mouvement considère d’ailleurs les anciens rebelles comme des opportunistes ayant signé la paix pour obtenir du pouvoir.

Justement, Minni Minnawi avait été l’adjoint d’Abdelwahid Al Nur, au début des années 2000. On verra si cette ancienne collaboration sera utile, vingt ans après.

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