Le président Cyril Ramaphosa a passé la journée devant une commission anti-corruption. La Commission Zondo chargée depuis 2018 d’enquêter sur des soupçons de fraude et de corruption au sein de l’État ainsi que l’accaparement du pouvoir par une minorité. La relation de la sulfureuse famille Gupta avec l’ancien président Jacob Zuma est notamment au cœur de ses enquêtes. À travers cette commission, c’est aussi le fonctionnement du parti au pouvoir, l’ANC, qui est exposé et dont Cyril Ramaphosa est le président.
Avec notre correspondant à Johannesburg, Romain Chanson
« Je ne suis pas venu devant cette commission pour chercher des excuses ou défendre l’indéfendable » déclare d’emblée Cyril Ramaphosa. Dont acte.
« La capture de l’État et la corruption ont lourdement abîmé notre économie et notre société. Elles ont érodé les valeurs de notre Constitution et affaibli l’État de droit. Il est à noter que depuis plusieurs années, l’ANC reconnaît l’ampleur de la corruption dont se rendent complices directement ou indirectement certains de ses membres. »
Le président Ramaphosa ne cite aucun nom et prend soin de ne pas trop abîmer son parti : « La reconnaissance de ces faits ne veut pas dire que l’ANC est corrompu », ajoute le chef de l’État.
Dans les rangs du public, John Steenhuisen, le chef du principal parti d’opposition, l’Alliance Démocratique reste sur sa fin. « On en attendait plus…. parmi les gens qui sont impliqués beaucoup sont encore en poste, et ils nous parlent d’une nouvelle ère ? »
« Des progrès ont été faits, nous devons aller de l’avant », a défendu le président sud-africain. Les zones d’ombre du passé, quand Cyril Ramaphosa évoluait dans les instances dirigeantes de l’ANC, n’ont pas encore été explorées.
► A lire aussi : Afrique du Sud: l’unité de l’ANC en jeu dans le face-à-face Ramaphosa vs Zuma