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Le patron du HCR en RDC auprès des réfugiés centrafricains

Le chef de l’agence des Nations unies pour les réfugiés (HCR) Filippo Grandi est arrivé mardi 20 avril dans le pays. Il s’est rendu mercredi dans une zone coupée du monde, dans le nord du Congo-Kinshasa où près de 100 000 personnes ayant fui les violences électorales en Centrafrique se sont réfugiées depuis décembre dernier. Sur place, les conditions de vie sont difficiles alors que le HCR voit ses opérations de moins en moins financées sur le continent.

Avec notre envoyé spécial à Yakoma, Pascal Mulegwa

De la ville de Gbadolite dans la province du Nord-Ubangi, Filippo Grandi a pris un vol humanitaire : vingt minutes dans les airs pour atteindre le territoire de Yakoma, à 200 kilomètres de la frontière centrafricaine. C’est à Modalé, à une trentaine de kilomètres de l’aérodrome, que de nombreuses familles ont été accueillies après une traversée de la rivière Ubangi à bord de pirogues.

« Ces gens ont beaucoup souffert, heureusement que la RDC les a accueillis avec beaucoup de générosité. Et ce n’est pas la première fois, ce qui est important pour des gens qui ont été souvent très traumatisés », remarque Filippo Grandi.

À leur arrivée, ils avaient été accueillis dans des familles elles-mêmes en demande d’assistance humanitaire.

Dans ce site construit par le HCR pour héberger les réfugiés loin de leur pays, Filippo Grandi et ses accompagnateurs ont été saisis par de nombreux témoignages comme celui Fidèle qui ne s’est jamais remis d’avoir perdu son fils pendant la traversée de la rivière en janvier dernier.

« La rébellion est venue brusquement. J’étais au champ, précipitamment on m’a envoyé des enfants. Ils sont au nombre de six. J’ai pris la fuite. J’ai trouvé une petite pirogue qui n’était pas en bon état. J’ai traversé. La troisième fois, je suis venu retrouver un enfant, il est tombé dans l’eau, il s’est noyé. J’ai perdu un enfant pendant la fuite. La guerre ne finira pas aujourd’hui », témoigne-t-il.

Un exode dramatique donc, mais si le patron du HCR est venu jusqu’ici, c’est aussi pour lancer un appel : « Que la communauté internationale aide avec plus de décisions, de volonté, la République centrafricaine à sortir de cette impasse de violences cycliques pour que ces citoyens puissent rentrer chez eux. C’est important de créer vraiment des conditions durables de stabilité. »

Une stabilité dont rêvent de nombreux réfugiés. Certains d’entre eux ont déjà tenté de regagner la Centrafrique, mais ils ont été contraints par les violences de revenir en RDC où la survie des réfugiés reste en général menacée.

Sur les 204 millions de dollars que réclame le HCR pour assister l’ensemble de réfugiés au pays en 2021, seuls 12% ont été obtenus des donateurs.

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