La République démocratique du Congo et l’Ouganda s’affrontent de nouveau et pour une dizaine de jours devant la Cour internationale de justice. En 2005, cette Cour de l’ONU avait déjà déclaré l’Ouganda coupable d’ingérence dans l’Est de la RDC, occupée par l’armée ougandaise entre 1998 et 2003.
Kinshasa et Kampala aurait dû s’entendre sur le montant de réparations, mais quinze ans n’ont pas suffi. Faute d’accord, la RDC s’est donc de nouveau tournée vers la Cour internationale de justice. Et devant ses 15 magistrats, le diplomate Paul Crispin Kakhozi Bin Bulongo a rappelé l’ampleur des crimes.
400 000 morts lors de la guerre dans l’est de la RDC
« Le préjudice subi par mon pays du fait des actes de l’Ouganda a été d’une ampleur colossale. Les faits illicites commis par l’Ouganda à l’encontre de la République démocratique du Congo, ont fauché la vie de nombreux de nos soldats, affecté de manière profonde et durable son infrastructure et son environnement, meurtri sa population civile, et épuisé son économie et ses ressources naturelles ».
Les magistrats avaient acté la responsabilité de l’armée ougandaise et de ses milices supplétives dans les tortures, les meurtres, les destructions, le pillage et l’exploitation illégale des ressources naturelles de la richissime région de l’Ituri.
La RDC réclame plus de 13 milliards de dollars. Kinshasa estime que du seul fait de l’Ouganda, 400 000 personnes ont perdu la vie, 1 730 viols ont été perpétrés, 2 500 enfants ont été enrôlés, et 600 000 civils ont fui leurs maisons… L’Ouganda rejette l’évaluation congolaise et le montant demandé. Kampala répondra jeudi aux plaidoiries du Congo. Pour pouvoir évaluer les préjudices, les juges de la CIJ se baseront sur les rapports de quatre experts, dont l’audition est attendue dans les prochains jours.
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