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L’Algérien Andy Delort, buteur attachant, qui aime les bonbons

Avec une tête plongeante à bout portant, Andy Delort a inscrit son 12e but de la saison en championnat de France lors de la 33e journée face à Lille, qui occupe le haut du classement. Portrait.

L’international algérien, champion d’Afrique, a fait douter les Lillois qui ont grillé un joker face à Montpellier (1-1) et qui devront désormais réaliser un sans-faute pour être assurés de décrocher le titre de champion de France.

Andy Delort, c’est un gars qui assume son « côté un peu foufou » dans un sport de plus en plus aseptisé. Il ressemble à un bonbon à la menthe qui peut vous rafraîchir. Sauf que lui, il déguste une célèbre friandise en forme de crocodile, reptile qui est le symbole du club nîmois, pour célébrer un but face au Nîmes Olympique, le club de ses débuts !

Son ADN, la franchise

Un geste qui a fait rire sur les réseaux sociaux, mais qui a failli coûter une indigestion à l’ancien joueur de Caen lors de la 29e journée puisque son premier but avait été invalidé par l’arbitrage vidéo (VAR) en mars dernier. En fin de rencontre, il finit par trouver la faille pour sauver l’honneur et s’éviter des aigreurs d’estomac avec ce bonbon en gélatine et guimauve, devenu culte.

« Derrière un but, il y a toujours ce moment de 20-30 secondes de montée d’adrénaline… C’est une drogue. Dès que tu marques, tu es en pleine overdose. Aux anges. Ça me rend fou, j’adore ! », a avoué Delort, capitaine de Montpellier, dans les colonnes de France Football.

L’attaquant montpelliérain, aux mollets surdimensionnés, n’a pas sa langue dans sa poche. Un jour, il avait expliqué à la presse qu’il jugeait le comportement de la star internationale Neymar irrespectueux. Le Brésilien l’avait ensuite « chambré » à l’issue d’une large victoire du PSG contre Montpellier (5-0). Au final, on a vu Neymar, taquin, poser avec le maillot d’Andy Delort à l’issue de la rencontre. Neymar est venu demander sa tunique à Delort. L’Héraultais lui a donné volontiers. Les deux attaquants ont échangé ensemble tout sourire.

« Tu prends huit joueurs sur dix, tu sais très bien ce qu’ils vont dire : le match leur tenait à cœur, les trois points étaient le plus important », raconte Andy Delort, 8 passes décisives cette saison, qui souhaiterait plus de spontanéité et de sincérité dans les propos des acteurs de ce sport.

Au bout de ses rêves

Il faut dire que lui ne s’est jamais vraiment caché. Comme lors de son envie de quitter Caen pour aller rejoindre les Tigres de Monterrey au Mexique qui le faisaient rêver. Ce fut un bras de fer avec les dirigeants de Caen, ceux qui lui avaient permis de découvrir la première division (Ligue 1). Après une saison à treize buts, il aurait pu aller dans beaucoup de clubs, il avait choisi de rejoindre André-Pierre Gignac à plusieurs milliers de kilomètres de la France. L’expérience n’a finalement duré que 6 mois, mais il est allé au bout de son idée. Un peu comme quand il avait décidé de jouer pour l’Algérie.

Né d’une mère algérienne et d’un père français avec des origines gitanes, Andy Delort avait obtenu sa naturalisation algérienne en mai 2019. Sauf qu’il n’avait pas été retenu par le sélectionneur Djamel Belmadi pour disputer la CAN quelques semaines plus tard. Et il a fallu un concours de circonstances pour que l’attaquant puisse intégrer le groupe. Le voilà appelé pour remplacer le milieu de terrain Haris Belkebla, écarté pour avoir exhibé son postérieur sur internet.

Un buteur fiable

Puissant, doté d’un bon jeu aérien, Delort, aux bras tatoués, avait fait sa première apparition sous le maillot des Fennecs en juin, en match amical face au Mali, en marquant un but après être entré en cours de jeu. Accusé d’opportunisme, le Fennec a finalement fait la joie des fans algériens. « J’ai fait toutes les démarches tout seul, cela fait un moment que je ne pense qu’à cela. J’ai vraiment envie de mouiller le maillot », s’était défendu Delort sur RMC. « C’est une fierté pour moi d’être là, j’ai dû mal à réaliser, je tremblais quand j’ai reçu l’appel téléphonique du coach », avait-il témoigné, juste après sa convocation.

Né à Sète, le meilleur buteur de deuxième division avec Tours lors de la saison 2013/2014, au caractère bien trempé, – en 2011, une bagarre générale lors de Nantes – Ajaccio lui avait valu 4 matches de suspension, quelques semaines après la signature de son premier contrat pro avec le club corse -, imaginait-il devenir champion d’Afrique en si peu de temps ?

Depuis son arrivée à Montpellier en 2018, Andy Delort ne traîne plus son étiquette de garçon peu fréquentable. Condamné à deux mois de prison avec sursis et à 18 000 euros d’amende par le tribunal de Béziers en février 2019 pour une course poursuite avec son 4×4, – conduit par un ami -, il est désormais considéré comme un buteur fiable, un joueur attachant, qui aime les bonbons.

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