La République démocratique du Congo (RDC) lance officiellement sa campagne de vaccination contre le coronavirus, ce lundi 19 avril. La cérémonie aura lieu à la faculté de médecine de l’université de Kinshasa. Il s’agit d’inoculer les premières doses du vaccin AstraZeneca reçues, le 2 mars dernier, via le mécanisme Covax.
Avec notre correspondante à Lubumbashi, Denise Maheho
Beaucoup de Congolais sont encore sceptiques et disent se méfier du vaccin AstraZeneca dont ses effets secondaires sont au centre des débats dans plusieurs pays au monde.
Monsieur Godefroid Kisimba est âgé de 67 ans. L’an dernier, il a été atteint du Covid-19 mais s’en est sorti. Quand on lui demande s’il est prêt à se faire vacciner, il reste sceptique :« Non, ça ne m’inspire pas confiance. Pour moi, en tout cas, ici au Congo, je ne peux pas être vacciné malgré mon âge. Je me protège et je prie mon Dieu ».
Même réserves pour Peter. Agent à la régie des voies aériennes de l’aéroport international de Lubumbashi, il fait partie des personnes cibles pour le démarrage de cette campagne :« Moi, je refuse ce vaccin. Il y a des pays occidentaux qui ont refusé ce vaccin, car il semble que ce vaccin entraine des conséquences très fâcheuses sur des personnes qui l’ont accepté. »
Ce scepticisme est accentué par un manque de communication et de sensibilisation sur les effets secondaires du vaccin AstraZeneca. C’est ce qu’estime un médecin de l’hôpital général Jason Sendwe de Lubumbashi qui a requis l’anonymat : « On devrait sensibiliser surtout le personnel soignant pour que nous puissions comprendre le contour de cette vaccination. Mais rien n’est encore fait. Pourtant, c’est nous qui devrons faire comprendre à la population le bienfondé de la vaccination »
Pour l’heure, aucune communication officielle sur la vaccination contre le Covid-19 n’a été faite à Lubumbashi. Des sources proches du ministère provincial de la Santé indiquent que l’équipe locale de riposte attend des instructions de Kinshasa.