À Djibouti, le président sortant Ismaël Omar Guelleh obtient 97,44% des voix lors de la présidentielle du 9 avril dernier, selon des chiffres provisoires. La Cour constitutionnelle doit encore confirmer ce score signe d’un cinquième et théoriquement dernier mandat pour le président de 73 ans. En effet, lors du prochain scrutin en 2026, il aura dépassé la limite d’âge de 75 ans imposée par la Constitution. La question de sa succession se pose déjà.
Étant donné que l’état contrôle quasiment tout le pays, et que le pouvoir est réservé au clan dominant, les Issas, et plus encore au sous-clan du président, les Mamasans, c’est peu probable que nous assistions à une transition politique. Il n’est pas exclu qu’Omar Guelleh modifie la Constitution pour supprimer la limite d’âge tout comme il a supprimé la limite du nombre des mandats en 2010. Mais s’il respectait la Constitution, il chercherait sûrement un successeur de confiance, donc quelqu’un issu de son cercle rapproché qui partage sa ligne: l’autoritarisme, un pouvoir centralisé, la répression de l’opposition. Pour vraiment transformer le pays et le mettre sur le chemin d’une transition démocratique, il faudrait un important séisme social, politique et économique. Mais je vois mal une opposition boycotter le processus électoral et incarner un changement.
Hafsa Halawa, analyste indépendant