Plus que 48 h avant l’élection présidentielle du 11 avril. 10 candidats sont en lice, dont le président Idriss Déby, qui se présente pour un 6e mandat. Et parmi eux, une femme, une première dans le pays. Il s’agit de Lydie Beassemda, du PID (le Parti pour la démocratie et l’indépendance intégrales). Dans un pays où les femmes sont largement sous représentées, y compris en politique.
Avec notre envoyée spéciale à Ndjamena, Alexandra Brangeon
Sur ce marché de la capitale, Guengueng vend des pagnes à l’effigie du 8 mars et se réjouit de la candidature d’une femme au scrutin de dimanche. « Si on peut voter pour une femme, je vais voter pour une femme, parce qu’on est tellement gentilles avec tout le monde ! On n’est pas comme les hommes, on peut faire mieux ! »
Quelques mètres plus loin 2 jeunes vendeuses acquiescent. Elles aimeraient voir plus de femme en politique. « C’est une bonne chose, c’est un honneur pour nous les femmes. On peut l’encourager, on ne sait jamais, peut-être que les choses vont changer pour les femmes. »
« Une femme en politique, c’est bien. Parce qu’elle va nous défendre si on a besoin de quelque chose. Les violences faites aux femmes, ça existe beaucoup dans notre pays. Mais si une femme est au pouvoir, elle va nous défendre. »
Pour l’instant les femmes sont sous représentés. A peine 20 au parlement sur plus de 180 députés. Une poignée au gouvernement. Malgré une loi imposant un quota de 30% déplore Thérèse Mekombe de l’Association des femmes juristes.
« Faudrait qu’on enlève de notre mentalité que la chose publique, la chose politique est seulement du domaine des hommes. Mais que les femmes aussi peuvent être là. C’est vrai que ministre de la femme, c’est un poste à responsabilité, mais pourquoi pas ministre de la Défense ? »
Elle espère que la candidature d’une femme à cette présidentielle va être un encouragement pour celles qui veulent se lancer en politique.